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Des interpellations ont eu lieu jeudi soir, à l’avant-veille des élections législatives anticipées. Un scrutin au cours duquel les électeurs algériens sont appelés à élire les 407 députés de la future assemblée populaire nationale. Il est rejeté par le Hirak et par une partie de l’opposition. L’un des enjeux sera d’ailleurs le taux de participation, faible lors de la présidentielle de 2019 et du référendum sur la révision de la Constitution en fin d’année dernière.

Karim Tabbou a été arrêté près de chez lui, selon son frère qui a publié un message sur les réseaux sociaux dans la soirée. L’opposant était sous contrôle judiciaire depuis fin avril, après une altercation avec le président d’un organisme officiel, le CNDH. Figure du Hirak, il a passé plusieurs mois en détention, entre septembre 2019 et juillet 2020.

Autre interpellation signalée jeudi soir, celle du journaliste Ihsan el-Kadi. Le directeur de Radio M et du site d’information Maghreb émergent était lui aussi sous contrôle judiciaire depuis un peu plus de 3 semaines, accusé notamment de « diffusion de fausses informations à même de porter atteinte à l’unité nationale », « perturbations des élections » et « réouverture du dossier de la tragédie nationale » des années 1990.

Les défenseurs des droits humains dénoncent une répression accrue à l’approche des élections, qui se traduit par des interpellations et des poursuites contre des opposants, hirakistes, avocats et journalistes. Le Comité national pour la libération des détenus recense actuellement plus de 220 personnes incarcérées pour des faits en lien avec le Hirak ou les libertés individuelles.

Le journaliste Khaled Drareni, incarcéré pendant près de 11 mois et libéré en février dernier, est injoignable depuis jeudi soir. L’organisation Reporters sans frontières, dont il est le correspondant, exprime son inquiétude.

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