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À bâton rompu, on pourrait s’aventurer à aborder à la fois tous les sujets brûlants de l’actualité. De la mesure sur la réquision avortée des écoles élémentaires et secondaires de Dahra Djoloff par l’IEF de Linguère pour fêter l’élevage,
à la guerre des plaintes dans le scandale de Miss Sénégal 2020, en passant par les producteurs du bassin arachidier qui ne décolèrent toujours pas malgré l’ouverture de la campagne arachidiére,
le chamboulement dans la magistrature, la division de la société civile sur le 3 ème mandat du Président et aussi le refus par Ousmane Sonko et « Yéwi Askan Wi » de s’engager dans la charte de non violence, le tollé autour du projet de modification de la loi portant nomination du Premier Ministre, d’ailleurs comme lors de sa suppression en Mai 2019,…
La liste est longue et non exhaustive…
Mais figurez-vous, la plupart de ces sujets fachent et pour beaucoup nous font perdre du temps et de l’énergie.

Oh là, la bétise humaine, Anne Barratin a écrit: « la victoire sur un idiot peut appauvrir l’idiot, elle n’enrichit pas l’homme d’esprit ». 
L’homme par essence est assoiffé de bêtises au quotidien…
Sur cette terre, personne n’est là par hasard, il faut croire au destin qui implique le mal ou le bien selon la foi islamique.

Cela me fait dire que le projet de révision de la constitution qui parle d’une nécessaire requalification des rapports entre l’exécutif et le législatif n’est pas opportun. C’est tout simplement un retour à la case départ.
Finalement on se retrouve dans la même situation qu’au début malgré les efforts consentis de part et d’autre.
C’est arrivé au moment oû on s’y attendait le moins.
L’on peut se demander finalement à quoi joue le Président?
Ne serait-t-il pas en train de donner raison aux opposants qui pensent qu’il s’agit
d’un calcul politique et
d’un aveu d’échec?
Et puis que pourrait-t-on attendre d’un tel poste?
On doit arrêter ce jeu de ping pong et de calcul en permanence.
On ne peut pas continuer à jouer avec la constitution qui est tripatouillée à tord et à travers comme en navigation à vue.
Les sénégalais sont dans le désarroi total, qu’on ne nous en rajoute pas
de grâce…
Au moment oû Dakar se noie avec des manipulations de toutes sortes, la mort guette les insuffisants rénaux qui sont laissés à eux-même, le nouveau variant de la covid 19 baptisé Omicron qui fait trembler et baricader le monde se propage non loin de nos frontières, les populations de Ndiassane qui manifestent faute d’électricité, d’eau, d’infrastructures sanitaires dans leur localité, l’insécurité dans la capitale sénégalaise où l’on se fait agresser et tuer à tout bout de champ et j’en passe…
Les priorités sont ailleurs et les réalités socio-économiques sont bien visibles.

Finalement c’est comme si le temps avait donné raison à ses détracteurs qui se sont jusque là opposés à la suppression de la Primature.
Si vraiment le poste de Premier Ministre demeure important donc il ne fallait pas l’enlever.
À quelques encablures des territoriales, le Président Sall, ne serait-t-il pas en train de préparer sa succession?
Un avenir proche nous édifiera.
Par contre, ce que l’on pourrait dire c’est que dans le landerneau politique on se regarde en chiens de faïence et c’est là où cela devient grave. Est-ce que la paix dont on parle, dépend seulement de l’opposition?
Les défis et et les enjeux sont nombreux, on ne peut pas aussi mettre notre destin entre les mains d’amateurs qui ne seront là que pour s’enrichir et enrichir les siens.
Tenez, à l’occasion des JMJ (Journées Mondiales de la Jeunesse) de cette année, l’église a
condamné fermement les violences politiques et ses instigateurs. L’évêque de Thiès s’est exprimé en ces termes:  »si le pays brûle, personne ne sera épargné », avant d’inviter les jeunesses chrétiennes
à prendre comme critére de discernement, des candidats qui oeuvrent pour la paix, la justice et l’amour du prochain.

C’est pourquoi, le refus d’adhésion au pacte de la non violence de « Yéwi Askan Wi » et d’une partie de l’opposition est regrettable même s’ils en ont le droit…
Pourtant, ceux qui parlent de dédramatiser l’affaire, savent pertinemment que cela est synonyme de brutalité et de manque considération envers les initiateurs.
On doit revoir notre démarche, sinon nous allons continuer à reculer car la violence appelle à une certaine vigilence, surtout avec les efforts fournis par ces gens de la société civile que l’on devrait encourager.
C’est pour cette raison que tout cela doit changer et pour y arriver il faut consolider le processus et advenir à un consensus pour l’apaisement avant, pendant et après les élections locales de janvier 2022.

Je me refuse de croire que le leader du Pasteef fait l’apologie de la violence… C’est un coup médiatique qui ne peut pas avoir d’impact à mon avis.
Mais malgré les nombreux appels à l’apaisement des chefs religieux et bien d’autres acteurs, il est
caricaturé dans les réseaux sociaux comme un homme qui chercherait toujours la violence.
Tout comme « Yéwi Askan Wi » qui a déchiré la charte de la non violence et pourtant, ses membres se réclament partisans de la paix.
Evidemment qu’on attendait d’eux qu’ils emboîtent le pas à Barthélémy Dias cadicadat à la mairie de Dakar et à Souham El Wardini candidate à sa propre succession pour que les tensions s’apaisent pour le bien de tous.

L’on se demande pourquoi il y a toute cette colère et cette soif de vouloir diriger par tous les moyens?
Voilà la vraie question qu’il faudrait se poser.
Pourtant 90% des sénégalais ou peut-être même plus, connaissent les raisons de cette colère, les inégalités de traitements persistent, les disparités sociales entre les hommes, tout cela avec le poids de l’histoire d’un passé qui ne passe pas.
C’est très compliqué et c’est justement cette confusion là qui fait qu’on ne s’entend pas, parce qu’aussi on ne s’écoute plus.
Il est grand temps de restaurer un climat de confiance entre tous les acteurs.
Car la stabilité du pays ne dépend pas seulement des tenants du pouvoir, c’est l’affaire de tous et c’est important à savoir.
Il faut apprendre des enseignements du passé pour pouvoir aller de l’avant.

Aly Saleh Journaliste/Chroniqueur

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