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Alors que le conflit au Tigré est entré dans sa troisième semaine, la province est toujours coupée du monde et les rares informations proviennent surtout des communiqués des belligérants. Mais pour la première fois, des informations indépendantes ont été rendues publiques mardi 17 novembre, quand le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a pu visiter les hôpitaux de Gondar et de Mekelle, en manque de tout. L’ONG fait état d’une crise humanitaire très grave.

Dans l’Amhara comme dans le Tigré, le rapport du CICR évoque des hôpitaux débordés, en manque de tout : de lits, de couvertures, de médicaments. À titre d’exemple, plus de 400 blessés graves sont actuellement traités dans le seul hôpital de Gondar, qui doit faire face également à 14 cas de Covid-19.

À Mekelle, capitale du Tigré, l’hôpital local a demandé à être approvisionné en traitements basiques, comme pour le diabète et les dialyses, puisqu’il est le seul de la région à fournir ces soins. Et la Croix-Rouge ajoute que ses 10 ambulances ont transporté des « centaines de blessés » hors de la zone des combats.

Le CICR évoque aussi un millier de Tigréens, à Mekelle et Addis Abeba, angoissés d’avoir perdu le contact avec leurs proches et qui se sont signalés sur le service téléphonique d’urgence.

La Croix-Rouge dit avoir également rendu visite à des prisonniers de guerre, à qui elle a fourni des produits d’hygiène. Et elle dit s’inquiéter pour les réfugiés érythréens vivant dans les camps du Tigré, et « qui ont besoin de protection et d’assistance ».

Depuis quelques jours, les agences humanitaires de l’ONU multiplient en vain les appels. Mardi, c’est son sous-secrétaire général aux affaires humanitaires en personne qui a exprimé son « inquiétude grandissante ». Selon le rapport interne d’une ONG cité par Associated Press, dans le Tigré « il ne reste plus grand chose » à manger, et ce « même avec de l’argent ».

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