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March 28, 2024
0 5 minutes 3 ans

L’Union africaine a convoqué un sommet de deux jours, lundi et mardi, consacré à la production de vaccins sur le continent. Les Africains ne représentent que 2 % de la population vaccinée contre le Covid-19 dans le monde selon l’OMS, qui s’inquiète « des problèmes de pénurie, de financement, et d’un manque de personnel qualifié ».

« La situation de l’accès aux vaccins sur le continent africain est devenue pratiquement intenable », a alerté sur France 24 Richard Mihigo, responsable du programme d’immunisation et de développement des vaccins pour l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en Afrique. « L’Afrique représente 16 % de la population mondiale, mais seuls 0,1 % des vaccins sont produits sur le continent dans la vaccination de routine [Covid et hors Covid] », poursuit-il.

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Covid-19 en Afrique : « La situation de l’accès aux vaccins est devenue pratiquement intenable »

Pour tenter de trouver une solution, Richard Mihigo participe aux côtés de nombreux responsables africains à un sommet en visioconférence de l’Union africaine (UA), consacré à la production de vaccins en Afrique, lundi 12 et mardi 13 avril.

« Nous avons 45 pays sur le continent africain qui ont reçu le vaccin contre le Covid-19, dont 31 pays à travers l’initiative des doses Covax« , précise le représentant de l’OMS, qui fait référence au programme mis en place par l’organisation internationale et destiné à réduire les inégalités d’accès à la vaccination, notamment dans les pays pauvres.

L’Afrique « en marge » de la vaccination

La plupart des livraisons de doses de vaccin anti-Covid en Afrique proviennent donc du programme Covax. L’Afrique demeure « en marge » dans la campagne de vaccination contre le Covid-19, avec seulement « 2 % des vaccins administrés dans le monde », avait déploré le 8 avril la directrice pour l’Afrique de l’OMS, Matshidiso Moeti, lors d’un point-presse.

Les lenteurs de la campagne de vaccination s’expliquent par « des problèmes de pénurie, de financement, un manque de personnel qualifié », ainsi que des problèmes logistiques, selon Matshidiso Moeti, qui avait également souligné l’impact du ralentissement des exportations de vaccins par l’Inde dans le cadre du programme Covax.

L’acheminement des vaccins jusqu’aux populations se heurte également à « des problèmes de transport et de chaîne du froid », et parfois à un « gaspillage » des doses, avait relevé pour sa part Mohamed Malick Fall, directeur de l’Unicef (Fonds des Nations unies pour l’enfance) pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe.

Reconnaissant des « réticences » et des « inquiétudes » en Afrique envers le vaccin AstraZeneca, le plus distribué à travers le programme Covax, mais qui fait l’objet d’une polémique sur ses effets secondaires indésirables, Matshidiso Moeti et Mohamed Malick Fall avaient souligné l’importance de lutter contre « les rumeurs et la désinformation ».  Ils ont rappelé que par le passé, les réticences contre le vaccin de la polio dans certains pays comme le Nigeria avaient finalement été surmontées.

Développer des industries africaines

L’initiative Covax devrait couvrir 20 % de la population africaine en vaccins anti-Covid. « Qu’est ce que l’Afrique peut faire pour vacciner au-delà ? C’est tout l’enjeu du sommet [de l’Union africaine] et de la situation actuelle. L’Afrique cherche des solutions pérennes pour assurer la situation vaccinale sur le continent », a expliqué Richard Mihigo. « L’ambition serait de créer cinq centres de production de vaccins africains d’ici 2040. »

En ce sens, l’Afrique souhaite « s’inspirer du Brésil ou de l’Inde qui ont développé des industries autonomes », précise le responsable de l’OMS. Mais certaines initiatives se heurtent au bon vouloir des grands laboratoires. Ainsi l’Afrique du Sud a demandé d’avoir accès aux brevets gratuitement pour pouvoir produire les précieux vaccins, mais les détenteurs s’y opposent.

De plus, « l’UA explique qu’il faut construire des usines locales, mais aussi s’assurer que les infrastructures suivent, notamment pour des vaccins aux conditions de conservation à froid comme celui du Covid-19 », tempère Axel May, chroniqueur économique à France 24.

Avec des disparités selon les régions, l’Afrique reste cependant moins touchée par la pandémie de coronavirus, avec 4,3 millions de cas dont 114 000 morts sur une population de 1,2 milliard d’habitants, selon le dernier décompte de l’OMS-Afrique, contre 2,9 millions de morts à l’échelle mondiale.

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