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Pour une synergie des actions communautaires de lutte contre la Covid-19. Un mouvement citoyen est né. Il regroupe différentes couches de la société, surtout de personnes ayant déjà chopé la maladie.

 Le lancement du mouvement citoyen pour lutter contre la Covid-19 a été l’occasion pour des patients guéris du Covid de revenir sur les détails de leur maladie. Des témoignages qui valsent entre tristesse, douleur, et surtout le courage de tout surmonter.

 Le récit glaçant de l’ancien député HAwa Dia Thiam

Un soir, elle a eu de la peine à se relever.  L’ancienne parlementaire toussait.  La toux était devenue anormale au point de l’inquiéter.  Cependant, elle n’avait pas encore perdu le goût, l’odorat non plus. Des courbatures elle en avait partout. « Le lendemain matin je suis allée faire moi-même mon test. Mais pendant que j’avais cette grippe, j’avais pris le soin de me traiter. J’ai fais une automédication. Parce que déjà je n’ai pas une très bonne santé. J’ai suivi le traitement que les médecins avaient donnés. Je l’ai fait, j’ai pris des antibiotiques, de la vitamine C pendant trois jours. Ensuite mon frère pharmaciens m’a dit de reprendre encore trois, mais cela ne m’avait pas calmé » dit-elle. Face à la stigmatisation et le déni, Hawa Dia Thiam prend son courage des deux mains. « J’ai voulu témoigner parce qu’ayant vécu la covid-19 au mois de janvier.  Je ne sais même pas ou est-ce que j’ai pris la Covid. Je ne me cache pas. Les gens se cachent. Il ne faut pas qu’on se cache. Parce que finalement les gens vont rester dans le déni et ce n’est pas bon. Il faut qu’on puisse comprendre que cette maladie existe. Pendant ma convalescence, un journaliste m’a appelé parce qu’il y avait un problème politique. Elle me dit Mme qu’est-ce que vous avez ? Je lui réponds que je suis malade de la Covid. Elle s’est exclamé disant que c’est la première fois qu’elle parle à quelqu’un qui a la Covid. Je le dis souvent à ceux qui m’appelle. Ma sœur me demande pourquoi. C’est pour que les gens comprennent, que quand on arrive à faire face à cela, c’est grâce d’abord à notre personnel de santé. Je dis que ‘’thiouné amoufii’’ (NDLR : il n’existe pas d’amateur parmi le personnel de santé). J’ai été pris en charge pendant 15 jours à Diamniadio. J’ai été 8 jours sous assistance respiratoire. J’ai vraiment souffert. J’ai perdu 5 kilogrammes, déjà que je ne suis pas très épaisse. Ce n’était pas du tout simple » confie-t-elle. Et de poursuivre : « Du 7 janvier au 12 je me suis décidé à aller faire le test. Le jour où je faisais le test, le même pharmacien m’a demandé de prendre des corticoïdes. C’est cela qui a peut-être stopper la propagation. N’empêche il y avait presque 10% de mon poumon qui était atteint. Ils sont venus me chercher à 16 heures. J’étais épuisée, essoufflée.

J’ai craqué le jour de ma sortie

A Diamniadio la prise  en charge était importante. « Je tire mon chapeau ou mon foulard pour la Directrice du centre de traitement de Diamniadio, qui a une équipe de tonnerre. L’engagement du personnel, ils travaillent 24h sur 24. Ils sont là à pieds d’œuvre » notifie la parlementaire.  Elle précise que pendant les malades sont couchés, le personnel est fonctionnel toutes les heures et vous remonte le moral. « J’ai fait du 15 au 30 janvier dans ce centre. C’est le jour que je suis sortie que j’ai craqué. Parce que j’ai croisé une dame elle me dit qu’elle est l’assistante sociale, pour la première fois je vois son visage et celui de l’infirmier. En ce moment je n’ai pu me retenir ». Tout le mois de février, l’après Covid est encore plus dure. C’est des tests à n’en plus finir, des scanners conclut-elle

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