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Pour la France, dialoguer avec des djihadistes n’est pas une option envisageable. Emmanuel Macron n’entend pas transiger sur ce point et l’a rappelé lors de sa conférence de presse à la veille du sommet du G7. Au lendemain du coup d’État du 24 mai, le président français a pris la décision de suspendre les opérations conjointes de Barkhane avec l’armée malienne.

Une « sanction » qui ne sera levée que lorsque les nouvelles autorités maliennes poseront des actes forts allant dans le sens d’oublier toute idée de discuter avec les terroristes. « «On ne peut s’offrir l’ambiguïté. On ne peut pas mener des opérations conjointes avec des pouvoirs qui décident de discuter avec des groupes qui, à côté, tirent sur nos enfants », a rappelé le chef de l’État français.

Mais selon l’Imam Mahmoud Dicko, ce n’est pas à la France de dicter au Mali ses solutions. « Les États-Unis ont passé vingt ans en Afghanistan et sont obligés, aujourd’hui, de s’asseoir et de discuter avec les talibans. Pourquoi refuser que le Mali parle avec ses compatriotes pour chercher une solution ? Doit-on s’installer dans une guerre sans fin qui va embraser tout le Sahel ? », s’interroge l’Imam Dicko dans un entretien à Jeune Afrique. À la France, il demande de faire « preuve de tolérance et d’humilité ».

Quant à l’hostilité développée par la France contre lui, l’Imam Dicko semble indiquer qu’elle n’a pas lieu d’être. « Je sais que la France ne m’aime pas, car je ne suis ni un prêtre, ni un cardinal, ni un archevêque. Je suis un imam. Et c’est un mot qui fait peur à la France. Mais ce ne sont pas les imams qui ont pillé ce pays, opposé les communautés les unes aux autres et installé la mauvaise gouvernance…ce sont les politiques maliens qui ont détourné des milliards et mis ce pays à genoux, pas l’Imam Dicko », défend l’homme religieux qui préconise des solutions « endogènes » à la crise malienne.

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