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C’est, comme au jeu du faux lion, le Simb, la fin d’un faux monarque, sans couronnes ni sujet, ramené sur terre, finissant sa vie dans une sinistrose insupportable.

Abdoulaye Wade fête son anniversaire dans la morosité totale, ce jour, sans que nul ne sache s’il est à Dakar, Paris ou Versailles, encadré par une horde de mercenaires (dont une dame au visage oblongue qui a intérêt à éviter que je ne la finisse publiquement) tandis que son fils, Karim, continue de rêver d’un pouvoir qu’il ne mérite pas.
De loin, lâche par tous, en commençant par ceux qui le suivant comme des caniches, quand ils l’appelaient la seule constante, presque un Dieu sur terre, oublié des instances internationales et africaines, qui n’ont pas une seule fois fait appel à ses services même pour une observation électorale, il doit sans doute réfléchir à une question fondamentale : comment en est-il arrivé à ce niveau de déchéance ?
Pourquoi, comme il me l’a demandé à son domicile de Versailles, en 2016, a-t-il pu perdre le fil avec l’intelligentsia sénégalaise ?
Il est désormais seul. S’il l’est, c’est de sa faute. Elu pour être un leader démocratique, attendu sur ce terrain pour améliorer les acquis de la démocratisation qui faisait l’honneur de notre pays, il s’est laissé entourer par des flagorneurs, les plus médiocres, des larbins, en plus de mettre en première ligne sa propre famille biologique à qui rien n’était refusé.
Son fils Karim, promu ministre de TOUT, omnipotent, pouvait se permettre, avec ses copains libanais surtout, dont le lugubre Bibo Bourgi, et ses proches, plus LGBT que genres classiques, normaux, était naturellement autorisé à piller les caisses publiques, à s’enrichir sur des marchés surfacturés, à faire entrer n’importe quelle firme dans le pays, pourvu qu’elle lui file des pourcentages en rétrocommissions pour lesquelles il était connu.
Sous sa baguette, alors magique, impériale, Arcelor, Expressor, DP-World et j’en passe firent le bonheur de sa gangue de criminels.
La déchéance de Wade ne fut pas seulement le fait d’un fils arrogant et dealer qui n’y comprenait rien. C’est aussi son propre sentiment injustifié de supériorité qui l’explique, celui qu’il cultivait dès que le pouvoir lui fut confié. Il en perdit la tête. L’hubris.
Abdoulaye est tombé bien bas. Rejeté et oublié de tous parce qu’il a troqué la tenue de démocrate avec celle d’autocrate en voulant imposer, par une dévolution monarchique du pouvoir, son propre fils comme son successeur à la tête de l’Etat. Ce fut le début de sa dégringolade. Qui ne se termina que sous les huées en mars 2012, par sa lourde et irrémédiable défaite aux urnes et dans la rue.
En pensant, plus qu’en fêtant son anniversaire, ce jour, il sait cependant que sa vraie chute a commencé avec la mise en route de ses plans machiavéliques qui l’ont fait recruter Macky Sall pour en faire son fils putatif, le couver, en croyant qu’il jouait son jeu monarchique comme il en donnait l’air en se montrant à ses yeux le plus soumis de tous alors qu’il aiguisait le couteau avec lequel il allait lui trancher la gorge, dès qu’il sentit ses forces le lâcher.
Qu’il soit sa victime n’est au fond pas le plus grave. C’est de nous l’avoir imposé par ses kurtis-kurtis, ses micmacs. Par sa faute, c’est Abdoulaye Wade qui a permis à un être qui n’aurait jamais rêvé d’être qu’un sourga, un auxiliaire, de se retrouver au cœur de l’Etat Sénégalais. Et de le détruire.
Abdoulaye Wade, tu nous dois un PARDON, pas du genre détourné que Macron a présenté hier aux victimes du génocide Rwandais. Pardon franc et direct, Maître, il faut oser admettre ses torts.

Adama Gaye*, opposant en exil du régime (illégitime) de Macky Sall.

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