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L’ONU a fait part de sa « profonde inquiétude » devant le rapatriement forcé au Mozambique de personnes qui s’étaient réfugiées en Tanzanie voisine pour échapper aux violence dans la province de Cabo Delgado.

Le Haut Commissariat aux Réfugiés fait état d’informations inquiétantes – y compris des témoignages directs-  que « plusieurs milliers de Mozambicains ont été repoussés de Tanzanie vers le nord du Mozambique depuis l’année dernière. Cela inclut 1.500 personnes rapatriées de force ce mois-ci », a indiqué un porte-parole du HCR, Boris Cheshirkov, lors du briefing régulier de l’ONU à Genève.

Au cours d’une mission en avril, les équipes du HCR ont pu rencontrer des gens qui avaient essayé de fuir en Tanzanie en traversant la rivière Rovuma, et qui ont ensuite été refoulés par les autorités tanzaniennes. Ils fuyaient les affrontements qui ont eu lieu après l’invasion par des groupes de jihadistes de la ville de Palma au mois de mars.

« Un grand nombre étaient des femmes et des enfants », souligne le HCR, qui s’inquiète de ce que ces gens « ont été refoulés, rapatriés de force et empêchés de demander l’asile ».

« Nous en appelons à toutes les parties pour autoriser la libre circulation des civils qui fuient les violence et les conflits, en quête d’une protection internationale, de sécurité et d’aide et de garantir le droit de traverser les frontières internationales pour demander l’asile », souligne le communiqué.

Le HCR rapporte que des familles ont été refoulées après interrogatoire par les autorités tanzaniennes même quand elles étaient de nationalité mixte.

« La situation est particulièrement difficile pour les mères seules sans soutien familial, qui résident à Negomano », une bourgade du nord du Mozambique dans la province de Cabo Delgado, insiste le HCR.

« Les conditions de vie y sont très dures et il y a un besoin aigu de nourriture, d’eau et de sanitaires ainsi que des services de santé, alors que seule une assistance humanitaire limitée atteint cette région isolée », précise le HCR, qui en appelle aux autorités pour qu’elle fassent tous les efforts possibles de ne pas séparer les familles et de s’assurer qu’elles puissent être réunifiées.

Selon le HCR, quelque 724.000 personnes ont été forcées de fuir les violences depuis qu’elles ont commencé dans cette province en ocobre 2017.

La province de Cabo Delgado (nord-est) subit depuis fin 2017 des attaques de groupes jihadistes qui ont déjà fait plus de 2.800 morts, selon l’ONG Acled.

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