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Depuis que le chef de l’Etat Macky Sall a demandé l’audit de la Société sénégalaise des droits d’auteur et droits voisins (Sodav), mercredi dernier en Conseil des ministres, l’institution dirigée par Ngoné Ndour et Aly Bathily se retrouve au cœur de l’actualité. La sortie quasi immédiate de l’équipe dirigeante pour répondre aux hautes autorités du pays et à certains acteurs culturels a été suivie par de nouvelles accusations d’un homme du milieu, Abdoulaye Mamadou Guissé.

Face à ce débat, Seneweb est allé éplucher le rapport d’activités 2019 disponible sur le site de la Sodav pour voir un peu plus sur l’état financier de cet organisme.

De l’exploitation du document, il ressort que la perception annuelle de la Sodav s’élève à 1 milliard 014 millions F Cfa en 2019. Cette enveloppe vient en grande partie des droits numériques (362 millions, 36%), des droits généraux ou paiement des 1 931 abonnés (190 millions, 19%) des droits radio-télédiffusion (193 millions, 19%) des droits d’exécution publique (97 millions, 10%). Quant à la subvention, elle est de 125 millions F Cfa, soit 12%.

Sur ce un milliard 14 millions, la Sodav souligne que le total des charges est arrêté à 542 millions, contre 442 millions en 2018 et 340 millions en 2017. Soit une augmentation des charges de 100 millions environ d’une année à l’autre depuis 3 ans. S’agissant de la sous-rubrique charges de personnel, il s’élève à 285 millions en 2019. Des montants assez importants que la Sodav a tenté de justifier.

« Cette hausse s’explique uniquement par le paiement des droits légaux dus au personnel pour la période de l’ex-BSDA, l’apurement de la dette des impôts de l’ex-BSDA, la hausse de l’électricité, du carburant et des charges locatives, le recrutement de l’avocat Maître Vercken pour les dossiers de CANAL+ et de la SACEM, etc. », argumentent Ngoné Ndour et Cie.

Cette augmentation s’explique aussi, selon eux, par la croissance de l’activité, car dit-on, avec de nouveaux projets, il faut nécessairement de nouveaux investissements. « C’est justement une telle situation qui explique l’accroissement des charges de 2019 par rapport à celles de l’année 2018, même s’il faut admettre que cette hausse n’est pas tellement considérable au vu des résultats obtenus en retour », se défend-t-on.

A noter également que la Sodav a enregistré 823 millions de créances. A l’opposé, même si elle dit avoir apuré les impôts, elle reste devoir 61 millions de dette aux organismes sociaux. Mais là aussi, la faute à l’ancêtre de la Sodav semble dire l’équipe dirigeante. « Les organismes font partie du lot des dossiers à endettement hérités de l’ex-BSDA. A ce niveau, la SODAV a eu à faire des efforts considérables pour leur règlement », précise le rapport.

Au finish, les acteurs culturels se sont partagé 510 millions en 2019. Sur cette enveloppe, il y a eu 19,5 millions d’avances sur répartition. Ce qui fait un restant de près de 494 millions.

L’audit annoncé par le chef de l’Etat permettra sans doute d’en savoir plus.

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