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Il y a plus de 8 000 compositions dans la cigarette, dont la nicotine. C’est une substance très active pour créer de l’addiction, c’est-à-dire de la dépendance. Une voie est ouverte pour créer des modes de délivrance du tabac et de ses dérivés utilisant la nicotine comme produit de substitution.

Les dangers de la cigarette électronique
Maintenant, on arrive à synthétiser la nicotine avec des outils variés. Le premier étant la cigarette électronique. Il s’agit d’un appareil avec toute une ingénierie avec une batterie et qui est chargée avec un liquide et de la nicotine. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle est dangereuse. Au début, la cigarette électronique a été créée pour arrêter le tabagisme, mais il ne règle pas le problème. D’autres techniques qui, au lieu de délivrer de la nicotine, mettent des produits dans une poche sont apparues. Malheureusement la nicotine dans une poche entretient également une dépendance. Il n’y a pas seulement de la nicotine que ce soit dans les poches ou la cigarette électronique.  « On croyait que ces deux produits étaient un moyen de délivrance de la nicotine, mais on s’est rendu compte qu’en plus il y a des milliers de substances que l’industrie arrive à mettre dans le liquide utilisé dans la cigarette électronique. Ces deux produits dits émergents, si encore ils arrivaient à faire arrêter le tabagisme, passent encore. Malgré tout cela, avec tous les détournements d’objectif en y mettant des drogues, cela ne règle pas la dépendance à la nicotine, la question ne se pose plus. Il faut les interdire au Sénégal», selon le professeur Abdoul Aziz Kassé.

C’est quoi le tabac chauffé
Le tabac chauffé pourrait être une alternative pour les fumeurs qui n’arrivent pas à se passer de la cigarette. Mais, il faudra prouver que l’étude faite par l’industrie du tabac a montré qu’en descendant la température en chauffant le tabac sans dépasser les 350 degrés, la quantité de nicotine produite est satisfaisante pour le fumeur qui en tire son plaisir pour régler son problème de dépendance.
Mais d’un autre côté, il n’y a pas de fumée et donc pas de goudron, ce qui signifie moins de maladies liées à l’usage du goudron.
«Il faut le vérifier par des études scientifiques. Toutes les études qui sortent sont publiées par les industries du tabac ou des gens affiliés. Donc il faudrait que les scientifiques puissent de manière indépendante, comparer le tabac chauffé au tabac brûlé», avertit le Pr. Kassé.
«Si on ne régule pas le tabac chauffé avec l’industrie du tabac, ce sont les Chinois, les Indiens, les Asiatiques jusqu’au Moyen, Proche-Orient qui vont nous vendre du tabac brûlé pour du tabac chauffé. Le gouvernement du Sénégal a intérêt que le tabac chauffé soit régulé. Il y a un besoin de retourner chez les parlementaires pour leur expliquer tout cela».

Une séance de chicha équivaut à 40 cigarettes
«C’est dommage que les jeunes Sénégalais et souvent à des âges très jeunes, s’adonnent à la chicha dans des conditions inacceptables dans des familles, dans des bars, restaurant, des espaces récréatifs croyant que la chicha c’est de la vapeur ; c’est faux». C’est, dit-il, de la fumée de tabac et en très grande quantité. La fumée de chicha, c’est 20 à 40 cigarettes. Ce qui entraîne tous les dérivés identiques aux dérivés du tabac que l’on fume à travers cette pipe avec cette eau qui ne fait que refroidir qui ne filtre pas. Et malheureusement la cigarette donne des maladies. La chicha va donner 10 à 20 fois plus de maladies. Sauf qu’on ne le verra pas maintenant, c’est dans 20, 25 ans.
«Donc, il est devenu important de mettre la chicha dans la nouvelle loi en la revisitant. En le faisant, il va falloir faire deux choses : soit réguler la chicha et vous savez qu’on ne peut pas la réguler parce qu’on ne peut pas régler le problème des contenus et de tous les aspects. Il ne reste qu’une chose l’interdire à l’importation, à la distribution, et à l’usage du public surtout du jeune», dit-il catégorique.

Risques sanitaires
Les risques sanitaires qui découlent des différentes composantes sont, entre autres, des maladies au niveau du cerveau, des poumons, du cœur et des vaisseaux, au niveau génital c’est-à-dire la diminution de la fécondité chez les femmes et surtout des impuissances sexuelles chez les jeunes, selon toujours le professeur Abdoul Aziz Kassé.
À l’en croire, les pays qui n’auront pas les moyens humains, de pouvoir contrôler toutes ces choses, des moyens structurels de pouvoir réguler toutes ces choses, les moyens financiers de pouvoir identifier les produits déviants et de pouvoir les arrêter devraient se séparer de ces produits.
Malheureusement, au Sénégal, la loi n’avait pas intégré la chicha et la cigarette électronique. Et conséquence ces produits entrent et les forces de défense et de sécurité n’ont aucun moyen d’arrêter le problème. Parce qu’ils n’ont aucune disposition légale et réglementaire leur permettant d’arrêter le processus. C’est pourquoi il est devenu urgent de revisiter la loi 2014 pour y intégrer ces choses qui n’y étaient pas.

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