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Dans le cadre de la campagne mondiale ‘’16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre ‘’, les organisations à base communautaire du Burkina Faso, du Sénégal et de la Côte d’Ivoire se retrouvent à Abidjan du 30 novembre au 1er décembre pour partager leurs expériences et mettre en commun leurs voix pour en finir avec ce fléau mondial.

VIVIANE DIATTA
Il ne se passe pas un jour sans que l’on évoque des cas de violences à l’égard des femmes et des filles. Ce phénomène émeute le monde au point qu’une campagne ‘’16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre’’, est lancée dans le monde. Selon un rapport de ONU Femmes publié en septembre 2022, près de 65% des femmes dans le monde ont déclaré avoir déjà subi des violences verbales, physiques ou sexuelles au moins une fois au cours de leur vie. Au moins 6 femmes sur 10 estiment que le harcèlement sexuel en public s’est empiré depuis la Covid-19. En dehors d’être des obstacles majeurs à l’élimination des épidémies du VIH/sida, du paludisme ou de la tuberculose, note le texte, ces violences pèsent lourdement sur l’économie mondiale. Sans actions urgentes, alerte le rapport d’ONU Femmes, il faudrait 300 ans pour combler les inégalités en matière de protection juridique ou de représentativité des femmes dans les sphères de pouvoir et de leadership.
Sur ce, la présidente de l’association pour l’Intégration Économique et Sociale des Femmes dans le développement (IES-Femmes) engagée dans l’initiative Voix EssentiELLES au Burkina Faso, estime que des actions urgentes doivent être prises si nous voulons atteindre l’ODD 5. Il s’agit de réaliser l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles. Ce qui est indispensable pour un développement durable. ‘’Il est impossible de créer une société juste et prospère lorsque les femmes et jeunes filles, maillons indispensables de nos communautés, continuent d’être victimes de violences et d’inégalités de tout genre ‘’, prévient Abouma Sévérine Nebie. Elle intervenait au cours d’une table-ronde de partage d’expériences des organisations à base communautaire du Burkina Faso, du Sénégal et de la Côte d’Ivoire. Cette rencontre initiée par Speak Up Africa du 30 novembre au 1er décembre à Abidjan permet à ces organisations de mettre en commun leurs voix pour en finir avec les violences basées sur le genre.
Pour la fondatrice de l’Organisation pour la Santé de l’Enfant de la Femme et de la Famille (OSEFF) engagée dans l’initiative Voix EssentiELLES en Côte d’Ivoire, il est crucial aujourd’hui de renforcer la sensibilisation et l’engagement de toutes les parties prenantes pour l’élimination des inégalités et violences basées sur le genre. ‘’En cela, la rencontre des organisations de l’initiative Voix EssentiELLES à Abidjan est un véritable tremplin ‘’, soutient Khady Cissé. Lancée par Speak Up Africa en 2021 en partenariat avec la fondation CHANEL et le Fonds mondial, l’initiative Voix EssentiELLES favorise la participation des organisations communautaires de femmes et de filles aux prises de décision et renforce leur capacité à influencer les politiques et programmes qui affectent leur santé. Grâce au fonds Voix EssentiELLES mis à leur disposition, les organisations engagées dans l’initiative sont en première ligne contre les violences et inégalités faites aux femmes et aux filles dans leurs pays. ‘’Que ce soit sur le plan sanitaire, économique ou social, des avancées énormes ont été réalisées chaque fois que les femmes et les jeunes filles ont la capacité d’exprimer leurs pleins potentiels. Il est donc primordial d’accompagner financièrement et techniquement les organisations de femmes qui œuvrent à renforcer le leadership féminin et à inverser la tendance actuelle des inégalités entre les genres’’, plaide Fatimata Mamadou Lamine SY, Secrétaire exécutive de l’Association sénégalaise pour l’avenir de la femme et de l’enfant (ASAFE) engagée dans l’initiative Voix EssentiELLES au Sénégal.
La Campagne mondiale ‘’16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre’’ est mise en œuvre dans plus de 187 pays. Elle débute le 25 novembre de chaque année à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, et se termine le 10 décembre, à l’occasion de la Journée des droits humains. Pour cette année, le thème choisi est ‘’TOUS UNiS ! L’activisme pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles’’.

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