
Aissata Tall a exprimé ses regrets concernant la procédure dès l’ouverture de sa plaidoirie en tant que défenseur du député Farba Ngom, dont l’immunité parlementaire a été levée ce vendredi par ses pairs. Elle en a également profité pour donner des nouvelles du maire des Agnams.
« Farba Ngom n’a jamais sollicité de protection. Il ne l’a pas demandé, car, dans le Fouta, d’où nous sommes originaires, on nous a inculqué une valeur essentielle : vivre dans la peur est un échec de l’existence. Nous n’avons pas peur, ni de la vie, ni de la mort. Farba est prêt à affronter la vie parce qu’il sait qu’un jour, il devra affronter la mort. Nous n’avons pas peur de la mort, et c’est pourquoi nous n’avons pas peur de vivre », a-t-elle affirmé.
Évoquant la procédure en cours, Me Tall Sall a ajouté : « Nous sommes face à un moment historique. On nous demande de poser un acte grave et solennel : lever l’immunité parlementaire d’un collègue député. Chers collègues, serons-nous à la hauteur de la gravité de cet acte ? Je l’espère sincèrement et je prie pour que nous fassions preuve de discernement et de justesse dans cette décision », a-t-elle déclaré, avec passion, en tant qu’avocate et présidente du groupe parlementaire Takku Wallu Sénégal.
Citant l’apôtre Paul, martyr de la foi chrétienne, elle a martelé : « Si le ministère de la Condamnation est glorieux, alors le ministère de la Justice l’est encore davantage. En effet, le ministère de la Condamnation consiste à examiner les faits, tandis que celui de la Justice s’attache à les peser avec équité. Avons-nous été justes envers notre collègue ? Avons-nous pris le temps d’examiner et de supposer avant de trancher ? Bien sûr que non. »
Me Tall Sall a rappelé que cette demande de levée d’immunité parlementaire, dans toute l’histoire de l’Assemblée nationale sénégalaise, a suscité un débat sans précédent, accompagné de nombreuses controverses. « Nous devons décider, car nous sommes les représentants du peuple qui nous a mandatés ici. Monsieur le Président, je conclurai sans véritablement plaider ni dicter ce que nous devons faire pour notre honorable collègue », a-t-elle déclaré, en laissant entrevoir une note de gravité et d’appel à la conscience collective.