
Dans son rapport, la Cour des comptes met en évidence des écarts significatifs concernant la dette intérieure et les disponibilités bancaires.
Des irrégularités sur la dette intérieure
Les juges de la Cour soulignent que l’écart constaté porte sur : les bons du Trésor en compte de dépôt, les bons du Trésor par adjudication de courte durée (moins d’un an) non remboursés. Ces instruments financiers, non régularisés au cours de l’année écoulée, ont été intégrés dans l’encours de la dette, entraînant un écart dans l’évaluation de celle-ci.
De plus, l’encours présenté dans le rapport du gouvernement n’inclut ni la dette bancaire hors cadrage, ni certains tirages sur les ressources extérieures.
Un écart de plus de 100 milliards de F CFA sur les disponibilités bancaires
Concernant les disponibilités bancaires, la situation communiquée par le trésorier général affiche un solde de 278,47 milliards de F CFA au 31 décembre 2023, tandis que le rapport du gouvernement mentionne un solde de 173,6 milliards de F CFA, soit un écart de 104,87 milliards de F CFA.
L’enquête de la Cour des comptes révèle également des incohérences dans les comptes bancaires de l’État : un solde créditeur de 479,6 millions de F CFA sur le compte n°80130730000, ouvert au nom du Trésorier général, non communiqué par le Trésor. Une erreur majeure sur le compte n°80080030000, où un solde réel de 15 milliards de F CFA a été enregistré comme 3 141 F CFA, impactant les disponibilités officielles. Le trésorier général reconnaît ces écarts et précise que le solde de 15 milliards de F CFA résulte d’une opération de trésorerie du 29 décembre 2023, confirmée par une attestation bancaire de la banque B.A. Ces anomalies soulèvent des questions sur la gestion des finances publiques et appellent à une plus grande rigueur dans la comptabilisation des actifs et passifs de l’État.