La région de Saint-Louis est en alerte. Selon le responsable de la surveillance épidémiologique au ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, Dr Boly Diop, sept cas de fièvre de la Vallée du Rift (FVR) ont été confirmés à la date du 25 septembre 2025. Parmi eux, quatre patients ont perdu la vie, soit un taux de létalité particulièrement élevé.« Aujourd’hui, la région a enregistré un total de 7 cas confirmés de fièvre de la Vallée du Rift. Parmi ces 7 cas, 4 sont décédés. Nous profitons de l’occasion pour présenter nos condoléances à toutes les familles éplorées », a déclaré le Dr Boly Diop au micro de Sud Fm.
Une zoonose prioritaire au Sénégal
La fièvre de la Vallée du Rift est une zoonose, c’est-à-dire une maladie qui se transmet de l’animal à l’homme. Elle figure parmi les six zoonoses prioritaires identifiées par les autorités sanitaires sénégalaises, au même titre que la rage, la grippe aviaire ou la fièvre hémorragique de Crimée-Congo.
Chez l’homme, la maladie débute généralement par une fièvre brutale, accompagnée de maux de tête, de douleurs musculaires et d’une grande fatigue. Si la majorité des cas restent bénins, certaines formes évoluent vers des complications graves : atteintes hépatiques, hémorragies, atteintes neurologiques ou oculaires. Ce sont ces complications qui expliquent le caractère mortel de la maladie, comme l’illustrent les quatre décès enregistrés à Saint-Louis.
Un diagnostic différentiel difficile
Dr Boly Diop a rappelé que les symptômes de la FVR peuvent être confondus avec d’autres maladies endémiques au Sénégal, comme la dengue, la fièvre hémorragique du Congo ou le paludisme.« Seul le test de diagnostic au laboratoire permet de dire de quoi il s’agit réellement », a-t-il insisté.
Des mesures de prévention strictes
Pour limiter la propagation du virus, le ministère de la Santé appelle à la vigilance et au respect des mesures préventives. Elles reposent notamment sur :éviter de manipuler le sang ou les organes d’animaux malades ou morts ;ne pas consommer de lait cru non pasteurisé provenant d’animaux infectés ;appliquer les règles d’hygiène lors de l’abattage et de la transformation de la viande ;renforcer la lutte contre les moustiques, principaux vecteurs du virus.
L’épisode actuel à Saint-Louis rappelle la dangerosité de la fièvre de la Vallée du Rift, maladie qui frappe à la fois les animaux et les humains et dont les conséquences peuvent être dramatiques. Au-delà des pertes humaines, les flambées de FVR affectent lourdement l’élevage, menaçant ainsi les revenus et la sécurité alimentaire des familles rurales.
Pour les experts, cette zoonose impose une approche coordonnée de type « Une seule santé », qui associe surveillance vétérinaire, suivi épidémiologique humain et lutte antivectorielle.
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