
La patrimonialisation de l’État et le clientélisme, tant dénoncés ces dernières années, semblent s’accentuer sous la gouvernance de Pastef. L’appartenance à un parti politique ou le soutien à un leader ne devraient en aucun cas ouvrir la voie à des privilèges injustifiés, rompant ainsi le principe fondamental d’égalité des citoyens devant la loi.
Comment expliquer que, malgré les failles du système judiciaire, certains individus initialement poursuivis pour des infractions deviennent soudainement des victimes privilégiées, en dehors de toute procédure légale ? Un véritable État de droit impose avant tout la soumission de l’État à la loi. Or, ni la législation, ni la jurisprudence, ni même la logique ne sauraient justifier qu’une personne poursuivie bénéficie du statut de victime et d’indemnités sans qu’aucune décision judiciaire ne l’ait établi.
Depuis l’accession de Pastef au pouvoir, les règles démocratiques apparaissent comme modulables au gré des intérêts du parti et de son leader, qui s’arrogent des passe-droits et s’affranchissent des limites que l’on imposerait à d’autres. Face à ces dérives, une question essentielle se pose : la démocratie et l’État de droit sont-ils en péril ?
Ibrahima Hamidou Deme, dit Juge Deme
Président du parti ETIC