
Accompagner le projet d’enrichissement alimentaire à grande échelle en Afrique de l’Ouest (LSFF) dans sa composante relative à l’appui aux industries de l’espace CEDEAO pratiquant l’enrichissement des aliments tel est l’objectif visé par l’atelier de concertation sur la gestion et la protection du Logotype « ENRICHI » dans la lutte contre les carences en micronutriments en Afrique. Cette activité est organisée par l’AIFO-UEMOA-CEDEAO en partenariat avec Catholic Relief Services (CRS).
L’insécurité alimentaire et l’insécurité nutritionnelle touchent la plupart des pays du monde et plus durement l’Afrique. Le rapport 2023 de la situation régionale africaine de la sécurité alimentaire et de la nutrition met en évidence des statistiques alarmantes sur l’insécurité alimentaire et la malnutrition qui soulignent la nécessité urgente d’une action globale. Près de 282 millions de personnes en Afrique (environ 20 % de la population) souffrent de sous-alimentation, soit une augmentation de 57 millions de personnes depuis le début de la pandémie de COVID-19. Cette situation s’aggraverait si des solutions adaptées ne sont pas prises. Ainsi, 126,5 millions, actuellement sous pression, pourraient basculer dans la crise alimentaire durant la soudure de 2024 (juin à septembre). L’analyse des indicateurs nutritionnels montre une situation très critique en Afrique de l’Ouest et du centre et un rythme d’évolution qui ne permettrait pas d’atteindre les cibles fixées d’ici 2030. C’est dans ce sens que le projet d’enrichissement alimentaire à grande échelle (LSFF) dont le lancement a eu lieu à Ouagadougou, les 27 et 28 Septembre 2022, vise, essentiellement à rehausser le taux de couverture des consommateurs de produits fortifiés à plus de 70% à travers la disponibilité et la visibilité des produits fortifiés dans les pays ; cela requiert un contrôle et une maîtrise de l’utilisation du logotype « ENRICHI » » qui est apposé sur les emballages des aliments fortifiés et qui permet de les identifier comme tels. Selon le représentant du ministre de l’Industrie et Président de l’alliance sénégalaise pour la fortification des aliments en micronutriments Amadou Sall Dial, il est question de mettre en place un logotype enrichi visible sur l’ensemble des aliments, objets d’enrichissement. « Mais les différents pays de la sous-région ouest africaine ne sont pas sur le même niveau quant à la gestion de ce logo. Il est question aujourd’hui de voir comment arriver à faire en sorte que le logo enrichi qu’on appose sur les emballages de différents aliments soit l’objet d’une reconnaissance régionale, qu’elle soit acceptée comme label pour l’identification des produits enrichis et dans l’ensemble des pays de la sous-région sous la conduite de la Cedeao », explique-t-il. A l’en croire, il y a des pays pour lesquels il n’y a pas de logo ou ils utilisent d’autres logos. « Il y a des logos nationaux. Il y a des pays pour lesquels il n’y a pas encore ces avancées. Il n’y a pas encore un cadre pour la gestion, en tout cas pour gérer les interventions en matière de lutte contre les carences à micro-instruments. C’est tout le sens de l’atelier que nous organisons aujourd’hui à Dakar pour qu’ensemble, au niveau de nombreux différents pays, qu’on puisse s’accorder sur une gestion intelligente et efficace de ce logo que nous apposons sur les produits enrichis », soutient-il. Pour ce qui est des attentes, il souligne de se retrouver autour d’un logo unique, qui va être la première marque distinctive pour les opérations de contrôle, mais qui permet aux populations également un meilleur discernement, c’est-à-dire qu’à chaque fois que les populations voient ce logo sur une emballage donnée, qu’elles sachent que c’est un produit qui est objet d’enrichissement. Pour sa part, le D.G de la Sonacos et représentant le Bureau exécutif de l’Association des industriels de la filière oléagineuse de l’Afrique de l’ouest et de la CEDEAO El Hadji Ndane Diagne estime dans l’intérêt aujourd’hui de tous les industriels, que ce soit les filières oléagineuses, salinières et meunières, d’adopter ce logotype enrichi. « Parce que non seulement ça participe de leur contribution à la santé alimentaire et aussi de la qualité de leurs produits, mais aussi et surtout ça participe à un effort de guerre qui a été mené par les autorités aussi, par nos associations, allant dans le sens de réduire les carences en nutriments, en micronutriments et aussi en vitamines », dit-il.
Mame Diarra DIENG