
La Société nationale de gestion et d’exploitation du patrimoine bâti de l’État (Sogepa) se retrouve au cœur d’une tourmente judiciaire qui révèle de graves lacunes dans la gestion publique. L’affaire concerne l’occupation illégale d’une partie de l’hôtel Ngor Diarama, une situation qui aboutit à une condamnation lourde : une dette dépassant 725 millions FCFA.
Une condamnation qui fait mal
Le 22 janvier dernier, la troisième chambre civile de Dakar a rendu son verdict dans l’affaire opposant la Sogepa à la Société africaine immobilière et hôtelière (Saih), propriétaire de l’hôtel. L’État, via la Sogepa, devra non seulement évacuer immédiatement les lieux, mais également régler une ardoise salée. Il s’agit d’arriérés de loyers de 550 millions FCFA pour la période d’octobre 2022 à décembre 2023, d’indemnités d’occupation de 125 millions FCFA pour les mois de janvier à mai 2024 et de dommages à hauteur50 millions FCFA.
En tout, c’est une somme colossale qui pèse désormais sur les épaules de l’institution et, par extension, sur le budget de l’État.
Une gestion publique sous le feu des critiques
Cette affaire, révélée par Libération, met en lumière des dysfonctionnements graves dans la gestion du patrimoine public au Sénégal. L’occupation sans droit ni titre d’un bâtiment aussi prestigieux que le Ngor Diarama soulève des interrogations légitimes : comment une telle situation a-t-elle pu perdurer ? et pourquoi les autorités compétentes n’ont-elles pas anticipé ces dérives ?
Les critiques fusent sur la gouvernance passée de la Sogepa, déjà pointée du doigt pour d’autres défaillances.
Une facture salée pour les contribuables
Ce scandale a des implications financières lourdes pour l’État et, inévitablement, pour les contribuables sénégalais. Ce n’est pas seulement une question d’argent, mais aussi de crédibilité pour les institutions publiques, qui peinent à justifier une telle désorganisation.