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En prélude à la Cop 29 qui se déroulera à Bakou en Azerbaïdjan du 11 au 22 novembre, le ministère de l’Environnement et de la Transition écologique a organisé hier un atelier de partage et d’échange avec la délégation sénégalaise pour préparer la COP 29 et les thématiques qui seront abordés. Selon le ministre Pr Daouda Ngom, Le doute scientifique sur le changement climatique n’est plus permis.

 « Les signaux du groupe d’experts intergouvernemental sur le climat au regard du niveau croissant du réchauffement climatique, ne cessent de passer au rouge, entraînant ainsi la stupéfaction de la communauté tout entière. Le doute scientifique sur le changement climatique n’est plus permis », dit d’emblée Pr Daouda Ngom. Selon un rapport du Fonds monétaire international, il est estimé que des besoins annuels en adaptation dépasseront 1 % du PIB dans une cinquantaine de pays à faibles revenus et en développement au cours des dix prochaines années. « Et ces coûts atteindront 20 % du PIB pour les nations insulaires exposées aux cyclones tropicaux et à la montée des eaux. Les tentatives de réponse apportées par la communauté internationale sont encore très loin de nos attentes », se désole-t-il.  Les limites dans le déploiement des moyens financiers et technologiques, selon lui, pour la mise en œuvre des CDN nous rapprochent dangereusement des 2 °C de réchauffement d’ici 2100. « En 2019, les analyses scientifiques mettent en évidence des dérèglements progressifs et une hausse globale des températures situées en 1,2 °C s’approchant du niveau de l’air préindustriel ».  A l’en croire, c’est comme si la vulnérabilité au changement climatique est inversement proportionnelle à la responsabilité de sa survenue. « Ceux qui sont responsables sont malheureusement les moins vulnérables. En effet, les pays en voie de développement sont les plus touchés par ces effets désastreux et n’ont pas à l’heure où je vous parle les capacités requises pour faire face et s’adapter aux défis climatiques », dit-il.  A cet égard, ces événements climatiques qui ne cessent de s’intensifier n’apparaissent pas seulement au Sénégal. « Chaque année, nous avons des chocs climatiques qui ébranlent le budget obligeant des ajustements budgétaires. Et ce qui s’est passé récemment sur le littoral sénégalais, à Bargny, à Djonoir, à Kafountine entre autres localités nous rappelle un peu la gravité des impacts du changement climatique sur notre pays. Face à cette situation, il est crucial de prévenir et de protéger les générations futures des événements multiples et dévastatrices qui pourraient se produire », soutient-il. Cependant, il estime que l’Afrique parlera d’une même voix lors de la Cop 29. « En fait nous sommes partis d’un constat, il y a beaucoup de fonds, les fonds vers le climat, fonds d’adaptation aujourd’hui, fonds pertes et dommages mais je disais tout à l’heure que sans risque de me tromper que pour le fond vert pour le climat je crois que l’Afrique n’a pas plus de 5% en fait de financement, ce qui est dérisoire quand on sait que nous sommes le continent le plus vulnérable, pour ne pas dire le plus vulnérable peut-être nous faisons partie des plus vulnérables et donc nous avons besoin de ces fonds surtout en matière d’adaptation au changement climatique», indique-t-il. Avant d’ajouter que l’Afrique va parler d’une même voix pour peser sur la balance pour que ces fonds, surtout le nouveau fonds qui est créé sur perte et préjudice pour que l’Afrique puisse y accéder avec un allégement quand même des procédures.

Libasse Bâ, président du comité de lutte contre le changement climatique

« La COP 29 arrive dans un contexte d’urgence climatique sans précédent »

Pour sa part, le président du comité de lutte contre le changement climatique Libasse Bâ estime que les événements climatiques extrêmes se multiplient partout dans le monde et les populations les plus vulnérables comme celles d’Afrique en subissent les conséquences de façon disproportionnée. « A la COP 29, les discussions porteront sur les thèmes cruciaux pour notre avenir collectif, notamment le renforcement de l’ambition climatique mondiale, la finance climatique, l’article 6 sur le marché du carbone, le fonds sur les pertes et préjudices. Dans ce sillage, nous devons faire entendre la voix du Sénégal et des pays en développement qui sont les premières victimes des conséquences du réchauffement climatique et pourtant les moins responsables », soutient-il. A cet effet, les priorités pour le Sénégal s’articulent autour de quatre grands axes. « La réduction des émissions de la transition énergétique, l’adaptation et la résilience, la lutte contre les pertes et préjudices, mais aussi la mobilisation de la finance climatique ».

Mame Diarra DIENG 

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