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L’organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture et le ministère de l’environnement du Sénégal ont signé hier un protocole d’accord du projet de renforcement de la résilience dans la Grande Muraille Verte africaine (SURAGGWA). Ce projet a pour objectif de restaurer les terres dégradées mais aussi renforcer la résilience des populations face aux effets néfastes des changements climatiques. Ainsi, au Sénégal, le projet va restaurer plus de 80000 hectares de terres dégradées.

La Grande Muraille Verte, initiative phare de l’Union africain, s’étend sur plus de 8 000 kilomètres, du Sénégal à Djibouti, et mobilise plus de 20 pays africains. Selon la coordonnatrice sous-régional par intérim de la FAO pour l’Afrique de l’Ouest Bintia Stéphane-Tchicaya, cette initiative prend tout son sens dans un contexte d’urgence écologique faite de déforestation massive, causée par l’avancée du front agricole, les feux de brousse, les coupes illégales de bois et le surpâturage. « Ce qui réduit substantiellement la capacité des forêts sénégalaises à absorber le CO₂. À l’échelle régionale, les effets du changement climatique se font durement sentir avec la hausse des températures, les sécheresses prolongées, les précipitations irrégulières, la dégradation des terres et l’insécurité alimentaire croissante », déplore-t-il. A l’en croire, le projet SURAGGWA représente une réponse audacieuse et transformatrice. « Doté d’un financement de 87,75 milliards de francs CFA, du Fonds vert pour le climat, il vise à restaurer 1,4 million d’hectares de terres dégradées, à réduire 65 millions de tonnes de CO₂ et à améliorer durablement les conditions de vie de 1,9 million de personnes, en particulier des femmes et des jeunes », annonce-t-elle. A l’en croire, ce projet repose sur trois piliers essentiels : la restauration des paysages à travers des techniques agroécologiques et l’utilisation d’espèces indigènes ; le développement de chaînes de valeur résilientes pour des produits forestiers non ligneux comme le baobab, la gomme arabique ou les balanites ; et le renforcement des capacités institutionnelles pour assurer une coordination efficace, un suivi rigoureux et la mobilisation de financements innovants. « SURAGGWA est un projet profondément inclusif. Il s’appuie sur l’engagement de plus de 15 000 groupes communautaires, avec une participation féminine d’au moins 30 % ». Au Sénégal, nous avons soutenu la révision de la loi d’orientation agro-sylvo-pastorale, affirme-t-elle, la création d’une agence de reboisement et de pôles verts résilients, ainsi que l’élaboration du Plan national d’adaptation de l’agriculture. « Aujourd’hui, avec SURAGGWA, nous franchissons une nouvelle étape. Nous passons à l’échelle supérieure pour faire de la Grande Muraille Verte un symbole vivant de la résilience, de la dignité et de l’espoir pour les populations rurales du Sahel ». Pour sa part, le ministre de l’Environnement et de la Transition écologique Pr Daouda Ngom estime qu’à travers ce programme régional couvrant huit pays africains, dont le Sénégal, nous réaffirmons notre volonté de construire un avenir plus durable, plus vert et plus prospère pour tous. « Pour notre pays, le projet prévoit la restauration d’un peu plus de 80 000 hectares de terres dégradées et bénéficiera directement et indirectement à des milliers de Sénégalais. Il contribuera également à atténuer les émissions de gaz à effet de serre, à développer des chaînes de valeur pour des produits forestiers non ligneux et à renforcer les capacités institutionnelles de l’Agence sénégalaise de la Reforestation et de la Grande Muraille (ASERGMV), afin d’assurer la durabilité des actions entreprises », indique-t-il. La signature de cet accord est donc une étape majeure qui marque le démarrage effectif de ce projet d’envergure, renseigne t-il, avec un financement total de plus de 25 millions de dollars, dont plus de 12 millions de dollars de cofinancement apportés par le Gouvernement du Sénégal. « Cela témoigne de l’importance que nous accordons à la lutte contre la dégradation des terres, à la création d’emplois verts, à la sécurité alimentaire et à la résilience climatique ».

Mame Diarra DIENG