La société civile du Sud-Kivu exige les excuses du président rwandais Paul Kagame, après les propos tenus sur RFI et France 24 lors de son passage à Paris il y a deux semaines. Paul Kagame avait estimé que le rapport Mapping des Nations Unies était controversé, et que d’autres rapports avaient conclus à l’absence de crimes en RDC. Des propos qui ont choqué la société civile du Sud-Kivu, qui a organisé un sit-in devant l’Institut français de Bukavu ce mardi matin.
Vêtus de noir, avec des foulards ou des sacs de la même couleur sur la tête en signe de lamentation, ils sont des centaines à camper pour faire entendre leur message. Banderole à la main, Nabintu Fortune est une rescapée d’un massacre commis à Kaziba il y a plus de 20 ans.
« J’ai perdu mon frère avec sa femme, j’ai perdu ma petite sœur avec son mari et leur bébé, j’ai perdu mon oncle avec deux cousins, et tous ont été enterrés dans une fosse commune à Namushwaga précisement, à Kaziba. Que la communauté internationale puisse s’investir dans ce dossier pour punir les auteurs des crimes. »
Sur les calicots, des messages comme : « Les crimes commis en RDC ne doivent pas rester impunis », ou encore « Debout Mapping ».
Après deux heures de sit-in à chanter la colère, le président de la société civile du Sud-Kivu Adrien Zawadi lit ce message:
« La société civile du Sud-Kivu demande aux Nations Unies la création d’un tribunal spécial pour la RDC ; au président rwandais, commandant supreme des forces armées rwandaises dont certains éléments sont présumés auteurs des crimes graves au Congo, de présenter des excuses au peuple congolais et de s’apprêter de rendre compte à la justice. A la France de savoir que les crimes commis en RDC ne sont pas un deal diplomatique redresseur des torts qu’elle a causé au Rwanda. »
Aussi, les manifestants fustigent le dénigrement du prix Nobel de la paix 2018, le docteur Denis Mukwege, par Paul Kagame, et appellent les Pays voisins de la RDC à soutenir leur démarche.