
Dans un entretien exclusif avec nos confrères de dakaractu, Demba Anta Dia, mandataire de la famille Mbengue, a dévoilé de nouveaux éléments sur l’affaire des 94 milliards de francs CFA, un dossier qui secoue le Sénégal et prend une tournure décisive avec l’implication de la Division des investigations criminelles (DIC). « Toute la vérité va éclater, et plusieurs têtes vont tomber », a-t-il affirmé, dénonçant un vaste réseau de complicités au sein de l’État.
Un réseau d’influence au cœur du scandale
L’affaire trouve son origine dans l’expropriation illégale des terres de la famille Mbengue, orchestrée par des acteurs influents, dont Tahirou Sarr, propriétaire de Sofico SA. Demba Anta Dia souligne que ce dernier n’aurait pu agir seul et que des complicités au sein des institutions publiques ont facilité cette opération frauduleuse.
L’ancien directeur des Domaines, Mamour Diallo, est également pointé du doigt. Le dossier avait été porté sur la place publique par Ousmane Sonko, alors député, qui dénonçait une manœuvre illégale d’accaparement foncier. Sonko, selon Demba Anta Dia, a « sacrifié sa carrière pour faire éclater la vérité », contribuant ainsi à la restitution des terres à la famille Mbengue.
Une victoire judiciaire, mais un combat qui continue
Après une longue bataille juridique, la Cour d’appel a rendu une décision favorable, restituant le titre foncier TF 1451/R et les 285 hectares concernés à la famille Mbengue. Cette décision met sous pression les responsables de l’expropriation, notamment à travers une astreinte judiciaire.
Dans ce dossier, la SN-HLM, société immobilière d’État, est également mise en cause pour des pratiques de lotissements fictifs et de transactions douteuses. Les notables lébous dénoncent une spoliation généralisée, qui aurait même causé un préjudice financier à l’État sénégalais.
Malgré cette victoire, la famille Mbengue se dit prête à régulariser la situation des victimes ayant acquis des terrains sous des procédures illégales. « Nous sommes ouverts à la discussion pour que justice soit faite pour tous », assure Demba Anta Dia.
Avec de nouveaux rebondissements attendus, l’affaire des 94 milliards pourrait bien révéler d’autres scandales liés à la corruption et à l’accaparement foncier au Sénégal. Tous les regards se tournent désormais vers la justice, qui devra trancher sur la suite de ce feuilleton explosif.