Dès samedi, Donald Trump appliquera des droits de douane sur les importations en provenance du Canada, du Mexique et de la Chine, confirmant ainsi une menace brandie depuis son retour à la Maison Blanche le 20 janvier. Cette décision, annoncée par la porte-parole Karoline Leavitt, suscite de vives inquiétudes pour le commerce international.

Le président républicain justifie cette mesure par la lutte contre le trafic de fentanyl et l’immigration illégale. Concrètement, les produits en provenance du Mexique et du Canada seront taxés à 25 %, tandis que ceux venant de Chine subiront une taxe de 10 %. Malgré les efforts du Canada et du Mexique pour éviter ces sanctions, Trump juge leurs actions insuffisantes pour endiguer l’entrée de fentanyl aux États-Unis. Selon lui, la Chine facilite l’exportation des substances chimiques nécessaires à la fabrication de cet opioïde, tandis que les cartels mexicains en assurent la production et la distribution.

L’impact économique de ces sanctions pourrait être considérable. D’après Oxford Economics, la croissance américaine pourrait chuter de 1,2 point de pourcentage, tandis que le Mexique risquerait une récession. Le Canada et le Mexique verraient leur PIB reculer respectivement de 3,6 % et 2 %, alors que les États-Unis subiraient une baisse de 0,3 %. Pékin, bien que touché, pourrait paradoxalement tirer parti des tensions commerciales entre Washington et ses partenaires nord-américains.

L’incertitude demeure quant à la portée exacte des taxes et à l’outil juridique que Trump utilisera pour justifier sa décision. Des recours en justice pourraient être engagés par les pays concernés et des litiges pourraient émerger dans le cadre de l’accord Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM).

Face à cette offensive économique, l’avenir des relations commerciales entre ces puissances semble plus incertain que jamais.