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La Fondation Senelec, en partenariat avec l’Hôpital Principal de Dakar, procédé hier à la pose de la première pierre du Centre de Traitement des Grands Brûlés de l’Hôpital Principal de Dakar (CTB HPD). Ce centre permettra une prise en charge complète des brûlés avec une réanimation spécialisée pour les brûlés graves, une chirurgie plastique et reconstructrice et enfin une rééducation et des soins ambulatoires pour optimiser la réhabilitation physique.

Chaque année, le Sénégal enregistre plus de 25.000 cas de brûlures, dont au moins 1.000 cas graves nécessitant une prise en charge hospitalière. La prise en charge de cette catégorie de patients généralement graves requiert des ressources humaines qualifiées avec un environnement spécialisé et un plateau technique relevé. L’Hôpital Principal de Dakar (HPD), accueille chaque année 800 patients pour des lésions de brûlure, dont les 200 sont pris en charge par la pédiatrie et l’Unité de traitement des brûlés qui ne dispose que de 3 lits. Cette situation se traduit par une mortalité hospitalière élevée. C’est dans ce sens que la fondation Senelec en collaboration avec l’hôpital Principal s’est engagée à financer la construction et l’équipement d’un Centre de Traitement des Grands Brûlés. Ce projet d’envergure, d’une valeur de 15 milliards de FCFA, s’inscrit dans une démarche de partenariat transversal et de souveraineté sanitaire. Venu présider la pose de la 1ere pierre, le Premier ministre Ousmane Sonko estime que la brûlure est l’une des accidents qui peuvent affecter le plus profondément l’être humain dans son aspect physique comme dans ses aspects psychologiques. « Il est évident que tout pays doit s’organiser pour offrir des services de qualité à ses concitoyens victimes de ce genre d’accident », indique-t-il. A l’en croire, le ministre de l’Energie est parti du constat que son secteur est l’un des plus exposés à la brûlure du fait de la nature de l’activité. « En collaboration avec la Senelec, il a considéré qu’il était bien de réfléchir à ce schéma qui permettait d’aller au-delà des actes de son service et d’offrir à tout Sénégalais la possibilité d’avoir des soins de qualité ». Pour sa part, le général Fatou Fall souligne que ce projet emblématique interpelle la vision des plus hautes autorités de notre pays. « Bâtir un système de soins de qualité et autonome, capable de réduire drastiquement notre dépendance vis-à-vis des complications médicales. La prise en charge des Grands Brulés constitue aujourd’hui l’un des défis les plus pressants de notre système de soins de l’effort », dit-il.

« L’absence de chirurgie plastique dans notre arsenal thérapeutique aggrave encore cette problématique »

Le général Fatou Fall est d’avis que le diagnostic est sans appel. « Avec une unité, une capacité de trois établissements, l’hôpital principal est face à une inadéquation criante entre une demande croissante et une offre de soins insuffisante. Cette situation génère des conséquences dramatiques, notamment sur les taux de mortalité et le risque lié au rejet fréquent de patients nécessitant une prise en charge d’urgence et un recours massif aux évacuations cliniques à l’étranger, dont le coût demeure inaccessible pour la majorité de nos citoyens ». Administrateur de la fondation Senelec Bassirou Sylla déclare que ce bâtiment est une réponse structurée à une préoccupation de santé publique. « Au sein même de la Senelec, nous savons combien les brûlures graves bouleversent des vies. Certains de nos agents, dans l’exercice de leur métier, ont été victimes d’accidents graves nécessitant des soins lourds à l’étranger. Ces expériences douloureuses nous ont convaincus qu’il était temps que le Sénégal se dote d’un centre spécialisé, moderne, humain et efficace », Édifié sur une superficie de 2000 m2, selon lui, ce centre de traitement ultra spécialisé s’élèvera sur 5 niveaux, articulés autour de 4 pôles de soins majeurs, dont un service de réanimation de 18 lits, doté d’un bloc opératoire de 2 salles entièrement dédiées au traitement des brûlures graves, aussi bien chez l’adulte que chez l’enfant. « Un service de chirurgie plastique de 18 lits, avec son propre bloc opératoire pour assurer la continuité des soins reconstructeurs, essentiels à la guérison physique et psychologique. Un service de consultation et de traitement ambulatoire, permettant un suivi médical personnalisé et durable », explique M. Sylla. Avant d’ajouter qu’il y’aura un service de rééducation et de réadaptation physique, afin d’accompagner les patients vers un retour à une vie sociale et professionnelle épanouie. « Un auditorium de 210 places, destiné à la formation médicale continue. Des chambres d’hébergement pour les experts internationaux, consolidant ainsi la vocation de l’hôpital principal à devenir un rôle régional d’excellence en brulure, tant dans les soins que dans la formation », dit-il.

Mame Diarra DIENG