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Le président de l’académie Génération foot, s’il est élu président de la Fédération sénégalaise de football, promet de doter le Sénégal de stades répondant aux normes FIFA. Une sorte de réponse à Sadio Mané, qui avait déploré l’état, piteux, de la pelouse du stade Lat-Dior de Thiès.

Mady Touré a déposé ce jeudi sa candidature pour le poste de président de la Fédération sénégalaise de football (FSF). L’élection est prévue le 7 août prochain. Il est pour le moment le seul candidat officiel pour la succession de Me Augustin Senghor, élu en 2009 et réélu en 2013 puis en 2017. Avant d’entrer en campagne, dans les prochains jours selon ses proches, le fondateur de l’académie Génération foot, qui a accouché notamment Sadio Mané et Ismaïla Sarr, a dévoilé son programme en sept points où la question des stades figure en bonne place.

Dans le document intitulé «Pour le renouveau du football sénégalais», les «Infrastructures» forment en effet le troisième chapitre, abordé après la «Gouvernance» et la «Nouvelle politique marketing». Mady Touré y prône une «gestion des stades comme de ‘’véritables entreprises’’, en partenariat avec l’Etat et les Collectivités locales».  Son ambition est double : mettre les pratiquants dans les meilleures conditions d’exercice, «en vue d’améliorer le niveau des compétitions», et «renforcer la capacité de notre pays à organiser des événements de grande envergure (CAN, CHAN,… voire des activités extra sportives)».

Sa recette est la suivante : «Promouvoir une gestion efficiente et rentable des stades suivant un cahier de charges et une délégation de pouvoir accordée à la Fédération par l’Etat et les Collectivités locales. Envisager aussi d’assurer une gestion des stades dans le cadre d’un partenariat public-privé.»

Bâtir à partir de «l’avantage du Sénégal»

Mais dans un pays où la complexité des questions foncières gêne parfois l’érection d’infrastructures d’envergure et le sport relégué au rang de simple divertissement, donc éloigné des priorités absolues, comment Mady Touré compte-t-il sortir de terre les infrastructures de qualité qu’il promet au football sénégalais une fois à sa tête ? Le patron de Génération foot ne va pas réinventer la roue. Il promet de valoriser l’existant, soit les huit principaux stades du Sénégal, plantés dans cinq régions.

Il dit : «Dans son projet de développement d’infrastructures, le Sénégal a l’avantage d’être déjà doté de stades qui nécessitent des réhabilitations pour leurs mises aux normes internationales. Les stades des régions de Dakar, Thiès, Saint-Louis, Ziguinchor et Kaolack doivent être équipés de pelouses hybrides afin de pouvoir accueillir à moyen terme des compétitions internationales à savoir CAN, CHAN et Coupes du monde de petites catégories.»

En outre, le candidat à la présidence de la FSF mise sur des «stades de proximité équipés d’une pelouse synthétique aux normes FIFA (capacités 10 000 places)». A ce niveau aussi, il entend réhabiliter et mettre aux normes, les stades déjà construits : Maniang Soumaré à Thiès, Jules François Bocandé à Ziguinchor, Mamba Guirassy à Kédougou, Alboury Ndiaye de Louga, 14 sites à Dakar (Alassane Djigo de Pikine, Ngalandou Diouf de Rufisque, Assane Diouf de Plateau, Amadou Barry de Guédiawaye…)…

«Ces stades doivent être capables d’accueillir les championnats locaux amateurs et professionnels, et le championnat national populaire (navétanes), le football féminin et scolaire», espère Mady Touré.

Coup de gueule de Sadio Mané, directive de Macky Sall

Cet état des lieux, illustré dans son document-programme sous forme d’infographies de la carte du Sénégal tapissée d’icônes représentant des stades, semble répondre, en partie certes, à une directive du Président Macky Sall émise la veille en Conseil des ministres. «Le chef de l’Etat invite le ministre des Sports, à lui faire parvenir, le 15 juillet 2021 au plus tard, un rapport global sur la situation des infrastructures sportives», informe le communiqué de la réunion du gouvernement du mercredi 24 juin. Ce travail attendu des services de Matar Bâ précédera la «réunion présidentielle sur le Programme national de construction et de réhabilitation d’infrastructures sportives», annoncée en Conseil des ministres par le président de la République.

C’est que la question des infrastructures sportives, du football en particulier, constitue un sujet d’une brûlante actualité. Au sortir des deux derniers matches amicaux du Sénégal, contre la Zambie (3-1) et le Cap-Vert (2-0), joués au stade Lat-Dior de Thiès, Sadio Mané et Kalidou Koulibaly avaient déploré l’état de la pelouse et de l’infrastructure de façon générale. Cette sortie avait agacé le président de la fédération et le ministre des Sports. Le joueur de Liverpool, sans entretenir la polémique, a estimé par la suite avoir dit ce qu’il avait à dire.

La FIFA lui avait donné raison plus tôt en jugeant l’infrastructure inadaptée pour les compétitions internationales. Plusieurs autres pays étaient concernés au même chef que le Sénégal. Et ce constat avait poussé l’instance mondiale à reporter en septembre le début des qualifications du Mondial 2022, initialement fixé en juin, invitant les Etats concernés à mettre leurs stades aux normes.

C’est sans doute pour éviter de tels écueils à l’avenir que Mady Touré a mis au point son ambitieux plan de développement d’infrastructures de football dans son programme de gouvernance de football qui comporte six autres points centraux. Avec l’espoir de tout mettre en œuvre s’il est élu le 7 août prochain.

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