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WUYU WALLU : « Combler les lacunes des populations sur l’avortement médicalisé en cas de viol ou d’inceste »

Une  campagne de communication dénommée “Wuyu Wallu”, l’avortement médicalisé en cas de viol ou d’inceste sauve des vies, parlons-en!’’ est lancée ce 18 février et  va durer un mois.  Elle vise à donner au grand public des informations justes et à susciter le débat sur l’avortement médicalisé en cas de viol, d’inceste lorsque la grossesse met en danger la santé morale et physique de la mère, ou la vie de la mère ou du fœtus. Le but est de favoriser une meilleure acceptation et obtenir le soutien du grand public en faveur d’une nouvelle réforme sur l’avortement selon une note d’information rendue publique.  Le même document  informe  que  ladite campagne est piloté par le comité de plaidoyer pour l’accès à l’avortement médicalisé en cas de viol et d’inceste communément appelé Task Force composé de 22 organisations dont l’Association des Journalistes en Santé Population et Développement (AJSPD), l’Association des Juristes Sénégalaises (AJS),l’Association des Jeunes Avocats Sénégalais (AJAS).  Cela,  à travers le projet Voix pour la Santé qui soutient «  les actions de plaidoyer sur l’avortement médicalisé en cas de viol ou d’inceste au Sénégal ». « La question de l’avortement médicalisé n’est pas un sujet nouveau. Depuis 2013, le débat sur cette question a déjà été posé par la task force sur l’avortement medicalisé en cas de viol ou d’inceste qui oeuvre pour l’application effective du Protocole de Maputo ( Protocole à la charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatifs aux droits des femmes en Afrique)” note le document. Dans la même  dynamique, la task force vise à travers cette campagne de fournir des informations complètes sur le viol et l’inceste chez les femmes et les filles et les impacts négatifs sur leur vie par des sources fiables permettant aux populations de mieux comprendre l’ampleur du phénomène.  Il s’agit aussi de combler les lacunes des populations en matière de connaissances sur l’avortement médicalisé en cas de viol ou d’inceste au Sénégal, créer une connexion entre les victimes de viol et d’inceste et les populations en vue de susciter un élan de solidarité et un mouvement de soutien envers ce groupe. « En privant les femmes victimes de grossesses issues de viol et d’inceste de disposer de solutions légales, l’Etat les expose au risque de basculer dans la criminalité par la pratique de l’infanticide devenue de plus en plus récurrentes » mentionne la note d’information.

 Il faut noter que la législation sénégalaise considère l’avortement provoqué à la suite d’un viol ou d’un inceste comme une infraction pénale.  En effet, l’article 305 du code pénal prévoit contre ses auteurs des peines d’emprisonnement allant de six mois à trois ans et/ ou des amendes de 50.000 à 1.000.000 (un million) de FCfa. 

L’avortement médicalisé n’est autorisé que «lorsque la vie de la mère est gravement menacée». Cette menace doit être attestée par trois médecins (un médecin résident et deux médecins consultants) dont l’un doit figurer sur la liste des experts accrédités par le gouvernement. A cause de cette interdiction, de nombreuses femmes souvent issues des milieux défavorisés , ont recours aux avortements clandestins, notamment en cas de viol ou d’inceste, causant de nombreux drames.  En effet, le Sénégal a, depuis 2004, ratifié sans aucune réserve le protocole à la charte Africaine aux Droits de l’Homme et des peuples relatif aux droits de la femme en Afrique qui en son article 14 c, met à la charge des Etats partis, l’obligation de protéger les droits reproductifs des femmes particulièrement en autorisant l’avortement médicalisé, en cas d’agression sexuelle, de viol, d’inceste et lorsque la grossesse met en danger la santé mentale et physique de la mère ou la vie de la mère ou du foetus.

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