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April 26, 2024
0 8 minutes 3 ans

Victorieux dans le Michigan et le Wisconsin, le candidat démocrate se rapproche des 270 grands électeurs nécessaires pour l’emporter. Le camp Trump, lui, multiplie les recours en justice.

L’attente se poursuit. Pour la première fois depuis 2000, les Américains se sont couchés au lendemain de l’élection sans connaître avec certitude l’identité de leur prochain président. Le candidat démocrate Joe Biden semble toutefois aux portes de la Maison Blanche, après ses victoires cruciales mercredi dans le Michigan et le Wisconsin, deux Etats voisins de la Rust Belt (ceinture de rouille) que Trump avait conquis en 2016. «Lorsque tous les votes auront fini d’être comptabilisés, nous pensons que nous serons vainqueurs», a déclaré l’ancien vice-président dans une courte allocution depuis son fief du Delaware.

Retranché dans la Maison Blanche, Donald Trump, lui, ne s’est pas exprimé publiquement, hormis sur Twitter, où il a multiplié les messages confus, clamant à nouveau la victoire dans des Etats encore indécis ou dénonçant des fraudes et des «votes secrets» ayant «endommagé l’intégrité de l’élection». A plusieurs reprises, le réseau social a signalé les tweets du président au motif qu’ils contenaient des informations «trompeuses». En parallèle, les avocats de la campagne Trump ont lancé une véritable guérilla judiciaire.

Des écarts qui se réduisent

A minuit, heure de Washington DC (6 heures ce matin en France), Joe Biden comptait, selon les décomptes, 253 ou 264 grands électeurs, contre 214 pour Donald Trump. La différence correspond aux onze grands électeurs de l’Arizona, déjà attribués à Joe Biden par certains médias (dont l’agence Associated Press, qui fait traditionnellement référence et la chaîne conservatrice Fox News) mais pas par tous. Le New York Times et CNN, notamment, ont préféré attendre que davantage de votes soient comptabilisés, estimant que le résultat pouvait encore basculer.

Dans l’Arizona, bastion traditionnel des républicains, Biden compte à ce stade 2,8% d’avance sur son rival, soit un peu moins de 80 000 votes sur un total de 2,8 millions. Mais au fil de la journée, l’écart s’est légèrement réduit et la campagne de Donald Trump estime qu’il conserve une chance d’inverser la tendance. 86% des bulletins ont été comptabilisés, et les autorités ont prévenu que le décompte final pourrait ne pas être connu avant vendredi.

En Géorgie, autre place force conservatrice, la différence entre les deux candidats a également évolué au cours de la journée, mais de manière beaucoup plus nette et dans la direction, cette fois, de Joe Biden. Ce jeudi matin, le président sortant ne compte plus que 23 000 voix d’avance, contre 250 000 au début de la journée. En cause : l’ajout de nombreux votes par correspondance dans les comtés les plus peuplés de l’Etat, en particulier dans la région d’Atlanta, très favorable à Joe Biden. Avec 95% des votes comptabilisés, 0,5 point sépare désormais les deux candidats. Et la plupart des votes encore manquants provenant de ces mêmes comtés urbains, l’ancien vice-président a des raisons de croire en sa victoire en Géorgie. Il serait le premier démocrate à s’y imposer depuis Bill Clinton en 1992.

Le dépouillement se poursuit également en Pennsylvanie et en Caroline du Nord, où Donald Trump est pour l’instant en tête. Mais de manière encore plus marquée qu’en Géorgie, l’écart n’a cessé de se réduire mercredi, au fur et à mesure que les votes par correspondance (que la loi locale interdisait de commencer à compter avant mardi) étaient ajoutés au décompte. Avec 88% des votes comptabilisés, Donald Trump dispose toujours de 2,6 points d’avance (environ 164 000 voix). Mais les votes manquants, issus principalement des régions de Philadelphie et Pittsburgh, devraient être très majoritairement démocrates.

Si Joe Biden conserve l’Arizona, où certains médias l’ont déjà donné victorieux, il ne lui manquerait plus que six grands électeurs pour atteindre le nombre magique de 270. Il pourrait les obtenir dans l’Etat voisin du Nevada, où la course est plus serrée que prévu. Avec 87% des votes comptabilisés, Biden ne compte que 8000 voix d’avance. De nouveaux résultats sont attendus à 9h heure locale (18 heures en France). Une victoire en Géorgie (16 grands électeurs) ou en Pennsylvanie (20) lui offrirait une marge encore plus confortable.

«Arrêtez de compter!»

Outre la rapidité du décompte dans les Etats encore indécis, l’autre incertitude concerne les recours en justice lancés par le camp Trump. La première offensive a été lancée dans le Wisconsin, remporté par Joe Biden avec une avance de 0,8%. Les républicains comptent demander un recomptage des suffrages. Des recours ont également été déposés en Géorgie (au motif de votes soi-disant frauduleux) et en Pennsylvanie, où l’équipe du président cherche à obtenir la suspension du dépouillement, réclamant officiellement «plus de transparence», a indiqué le directeur de campagne de Trump.

Dans plusieurs villes du pays, dont New York, Chicago et Philadelphie, des centaines d’Américains ont manifesté dans le calme pour demander que tous les bulletins soient comptés. A Portland, épicentre de la contestation antiraciste ces derniers mois, des échauffourées ont éclaté avec la police en marge de deux manifestations, l’une pour défendre l’élection et l’autre pour dénoncer les brutalités policières. Des arrestations ont également eu lieu à Minneapolis, dans le Minnesota. Dans le Michigan, des centaines de partisans de Trump, très remontés, ont manifesté devant un centre de dépouillement de Détroit aux cris sidérants d’«Arrêtez de compter!». Dans le comté crucial de Maricopa, en Arizona, environ 200 supporters du Président se sont rassemblés mercredi soir devant le service des élections, où se déroule le dépouillement, selon un journaliste de la chaîne NBC.

Signe d’une confiance grandissante, le camp Biden a mis en ligne dès mercredi après-midi un site internet de «transition». Baptisé BuildBackBetter, du nom du gigantesque plan de relance et de transformation proposé par le candidat démocrate, le site ne comprend pour l’heure qu’une page d’accueil très sobre, avec une photo d’un Joe Biden pensif, stylo à la main. Et un court paragraphe, en anglais et en espagnol. «Le peuple américain va déterminer qui servira comme le prochain Président des Etats-Unis. Les votes sont encore en train d’être comptés dans plusieurs Etats», souligne le texte. Tout en indiquant que face aux «crises» multiples qui frappent le pays (épidémie, récession, changement climatique, injustice raciale), le duo Biden-Harris a bien l’intention de «se mettre au travail dès le premier jour». Il ne leur manque plus que la victoire.

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