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« La République affirme le droit et impose le devoir » (Victor HUGO)

La radiation du policier Pape Boubou DIALLO mérite réflexion eu égard à la quantité d’encre et de salives qu’elle a fait couler. Pour rappel, le policier en faction a déserté son poste pour aller se prosterner devant son guide. L’acte du sieur DIALLO ne pouvait donc passer inaperçu.  En effet, il était en uniforme et a fait primer son « ziar » sur ses obligations professionnelles. La scène s’est passée  en public, dans les rues de Louga et aux heures légales de travail. Elle a été filmée et la vidéo a circulé tel un virus dans les réseaux sociaux. Une telle attitude est, bien sûr, contraire aux normes d’une République qui se veut démocratique et laïque. La démocratie est selon Hegel un régime des différences. C’est fort de cela que la constitution du Sénégal  a consacré  en son article premier le principe de neutralité confessionnelle de l’Etat.  Aucune formule ne saurait mieux illustrer la laïcité que celle d’Aristide Briand selon laquelle « l’Etat n’est ni religieux ni antireligieux ; il est areligieux ».

De façon claire, la laïcité postule la liberté de culte dans le respect de toutes les sensibilités. Que nous soyons musulmans ou chrétiens, juifs ou païens, nous sommes tous tenus au respect des mêmes normes étatiques sans que lesdites normes puissent s’identifier à  une confession.   Et, l’Etat dispose du monopole de la contrainte pour sanctionner les contrevenants. Dans le dispositif de moyens de contrainte étatique, la police occupe la pole position. Être policier, c’est donc un choix et une lourde responsabilité. Autant la fonction octroie des avantages et privilèges, autant elle exige des charges et de la retenue.

A la lumière de ce qui précède, un policier en uniforme qui s’agenouille devant un homme, n’importe lequel commet une faute professionnelle. Selon certaines indiscrétions, le policier en question a assumé sa faute devant le conseil de discipline et s’est vu infligé la sanction la plus radicale prévue à cet effet.  On peut certes longuement épiloguer sur le caractère proportionné ou disproportionné de la sanction par rapport à la faute commise mais jamais sur l’opportunité d’une telle sanction qui doit sonner telle une cloche rappelant solennellement jusqu’au sommet de l’Etat,  les exigences de la République. Comment comprendre donc  la thèse du complot contre une confrérie avancée par certains ?  Qui y a intérêt ? La cohésion nationale est au dessus de toute appartenance à une confrérie. Devant un conseil de  discipline, on n’applique pas des textes d’ordre confrérique ou confessionnel ! C’est pourquoi certaines réactions sont à la fois incomprises et dangereuses. A priori, des sénégalais qui s’organisent pour venir en aide un condisciple radié ne pose pas problème. Mais, chercher à  jeter le discrédit sur les institutions de la Républiques ne grandit pas les compatriotes qui pensent gagner la sympathie des mourides dans un but purement électoraliste. Le plus cocasse dans ce feuilleton, c’est la réaction ostentatoire d’un certain patron de presse prompt à licencier ses employés et qui  veut coûte que coûte se substituer à l’Etat dans le traitement de l’agent. Ne cherchons pas à fragiliser ou à  «confrériser » l’Etat. Si Allait l’avait voulu, il aurait fait de nous une seule communauté mais IL a choisi la disparité !

Karafilou NDIAYE, ndiayekarafilou@gmail.com

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