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Le Sénégal est signataire de toutes les conventions internationales relatives à la lutte contre les VBG. Entre autres, le Protocole additionnel sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. Il devient alors incompréhensible que les autorités aient opté pour le silence, quand des femmes sont tuées par des hommes.

Du moins, selon Maimouna Astou Yade qui a porté la parole des associations qui défendent la cause de la gent féminine, face à la presse. Cette rencontre fait suite à la recrudescence des féminicides dans notre pays, depuis un certain temps. « Nous constatons, avec regret, le silence de nos autorités, face à une telle situation tragique pour les femmes de notre pays. Le ministère de la Femme, de la Famille et de la Protection des enfants, notre ministère de tutelle, reste aphone, malgré ces féminicides. Un silence assourdissant pour une structure dédiée à la famille et aux femmes », dénonce-t-elle.

Pour la coordonnatrice de l’association J-Gen, la société sénégalaise doit être un socle  de sécurité, de droits et de libertés, aussi bien pour les hommes que pour les femmes. Cela renforcera la volonté de l’État du  Sénégal de se conformer à ses engagements universels et confirmera son intention ferme d’atteindre les Objectifs du développement durable (Odd).

Il faut noter, pour en revenir aux statistiques, qu’entre  janvier 2019 et mars 2020, pas moins de 21 meurtres de femmes ont été enregistrés. Au premier trimestre de l’année en cours, cinq femmes ont été tuées. L’année 2019 a été la plus meurtrière pour les femmes.  Car, entre janvier  et novembre 2019, en 10 mois seulement, 14 cas de meurtres de femmes ont été répertoriés par le Comité de lutte contre les violences faites aux femmes. La prévalence des violences faites aux femmes et aux filles avoisine 60 %  et varie d’une région à une autre. Diourbel arrive en tête avec 80 % de femmes victimes de violences. Dakar enregistre 55 % et Saint-Louis 45 %.

Cette étude, réalisée par le laboratoire Gestes de l’université Gaston Berger de Saint-Louis en 2016, indique que ces violences sont exercées par des hommes sur des femmes âgées de 2 à 77 ans. Le rapport sur la mise en œuvre par le Sénégal de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes indique que 60 % des cas de VBG sont décrits comme étant des agressions sexuelles et surtout des viols.

Toutefois, 68 % des victimes de violences basées sur le genre (VBG) au Sénégal ne font pas recours à la justice, ni ne dénoncent les exactions commises contre elles.

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