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Au titre de l’appui accordé au Gouvernement du Sénégal, pour l’atteinte de cet objectif de sécurité alimentaire,  l’Institut mondial pour la croissance verte (GGGI) a signé un accord de convention avec le Fonds du Qatar pour le Développement (QFFD) pour la mise  en œuvre d’un projet « d’irrigation solaire pour une Agriculture Intelligente face au Climat dans la  Vallée du Fleuve Sénégal ». L’objectif, à en croire le Représentant résident de GGGI au Sénégal, Romin Brillé, c’est de contribuer à la réduction de la pauvreté et des émissions  de GES, et surtout améliorer les conditions de vie des riziculteurs de la vallée particulièrement les femmes et les jeunes  à travers l’introduction de pratiques d’agriculture intelligente face au climat, permettant l’accroissement de la  résilience et de la productivité des exploitations rizicoles.
Le Projet dont le lancement a eu lieu, jeudi, va au cours de la phase pilote, apporter un soutien multiforme aux différents acteurs de la riziculture irriguée. Selon la même source, il sonne d’abord la solarisation de 16 stations de pompage actuellement connectées au réseau à travers la  fourniture de 1 MW à 1 ,5 MW d’énergie solaire par an, permettant d’irriguer 1800 ha de périmètres  rizicoles exploités par 5 833 riziculteurs. Avec ce projet, l’introduction d’un mécanisme de mise à l’échelle pour intégrer l’utilisation de l’énergie  solaire pour le riz irrigué dans la région, est attendue. Ainsi, la configuration du système sera optimisée sur la base  des conclusions de l’étude de faisabilité dont les résultats alimenteront une note conceptuelle de  projet d’investissement entre 1,5 million USD à 40 millions USD seront mobilisés auprès des  sources de financements climatiques avec le concours du FONSIS pour des projets d’investissement  sur l’irrigation solaire.
L’introduction de pratiques d’une agriculture climato-intelligentes pour la riziculture irriguée,  grâce à la mise en place de pilotes sur 1800 ha est aussi un des objectifs phares dudit projet. Que dire du développement d’un programme dit cash-for-work (ou Argent contre Travail) de résilience communautaire à la COVID-19 affectant fortement les revenus des agriculteurs? L’idée, selon le responsable du projet, Ibrahima Konaté, est de lancer des travaux à  haute intensité de main-d’œuvre conçus pour aider à transférer les compétences et les outils  nécessaires pour entretenir les infrastructures d’irrigation aux agriculteurs de la zone cible et financer  une partie des coûts de maintenance et d’équipement. Ce programme fournira 460 emplois directs  (personnes de la région.
Avec le soutien de la Banque agricole du Sénégal, la mobilisation de financements pour la mise à l’échelle des pratiques d’agriculture climato intelligentes ne devrait pas rencontrer beaucoup de difficultés. Selon le Représentant résident de GGGI, la phase pilote va permettre de  documenter les avantages financiers, d’emploi et climatiques et permettra cette mise à l’échelle. La  diffusion auprès des décideurs et des parties prenantes concernées induira un soutien plus accru  pour une adoption plus large des pratiques et technologies de l’Agriculture climato-intelligente.
Last but not least, une formation de 3000 agriculteurs aux pratiques d’agriculture climato-intelligente est attendue. Sans oublier le renforcement des capacités des institutions financières sur les mécanismes d’accès à la finance  climatique notamment le développement de projets bancables.
En termes d’impacts, le Projet va contribuer à augmenter la résilience aux chocs climatiques des moyens de  subsistance issus de la riziculture irriguée dans la vallée du fleuve Sénégal et contribuer, in fine, à  l’amélioration de la sécurité alimentaire au Sénégal à travers : Une augmentation des rendements agricoles jusqu’à 50% dans les sites pilotes ; un accroissement de 10% des revenus de 5833  riziculteurs ; une réduction d’au moins 27 080 tCO2e, sur une période de 20 ans, des émissions de  GES dans la riziculture ; la création d’environ 20 166 emplois directs, indirects et induits dont 460  emplois à court terme.
Tout cela, note le Secrétaire général du ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural venu présider la cérémonie de lancement, parce qu’au Sénégal, “le développement de la production rizicole est une préoccupation ancienne des pouvoirs publics  et l’objectif poursuivi a toujours été et demeure, la satisfaction des besoins nationaux toujours croissants et  dépendants du marché international”.
En effet, avec une consommation apparente de riz par habitant qui varie entre 60 et 70 kg/tête/an, dont à  peine 20 à 30 % sont couverts par la production nationale, le pays est un des plus gros importateurs de riz  en Afrique de l’Ouest. La consommation nationale est estimée à 600 000 tonnes de riz blanc par an. La  riziculture irriguée est essentiellement pratiquée dans la vallée du fleuve Sénégal (culture irriguée), où les  surfaces mises en valeur et exploitées tournent autour de 60 000 hectares sur des potentialités de 240 000  hectares.

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