L’information, révélée par le quotidien La Libre Belgique, a été confirmée vendredi 30 octobre par le porte-parole de la bourgmestre de Molenbeek, la commune bruxelloise où se sont produits les faits.
Selon ce porte-parole, Rachid Barghouti, «deux ou trois parents» se sont plaints à la direction de cette école primaire qu’un dessin montrant les parties génitales du prophète soit brandi devant «des enfants de 5e et 6e primaire» (les deux derniers niveaux de primaire, ndlr).
Dans le cadre d’un cours sur la liberté d’expression, après l’assassinat ce mois-ci d’un enseignant français ayant montré à ses élèves adolescents plusieurs caricatures de Mahomet, l’instituteur avait choisi de montrer un des dessins de ce lot, déjà publié par l’hebdomadaire français Charlie Hebdo.
Une procédure disciplinaire en cours
Rapportée au directeur de l’école, son initiative a été dénoncée par ce dernier à l’autorité de tutelle, à savoir les élus de l’exécutif municipal. L’enseignant «a été entendu jeudi par le collège communal et écarté», a expliqué Rachid Barghouti. «Ce n’est pas une sanction, cela à revient à lancer la procédure disciplinaire», a-t-il ajouté.
Une nouvelle audition devant les mêmes élus est programmée jeudi prochain pour décider d’une éventuelle sanction. «Notre décision est uniquement basée sur le fait qu’il s’agit d’images obscènes, si ça n’avait pas été le prophète on aurait pris exactement la même décision», a affirmé le porte-parole de Catherine Moureaux, la bourgmestre socialiste qui gère la ville en coalition avec les libéraux francophones.
Molenbeek-Saint-Jean, commune populaire d’environ 100.000 habitants, comptant une importante communauté d’origine marocaine, a acquis la réputation d’être un terreau du djihadisme en Europe, quand l’enquête franco-belge sur les attentats parisiens du 13 novembre 2015 (130 morts) a mis en évidence que plusieurs assaillants en étaient originaires.
Selon Rachid Barghouti, aborder à l’école la liberté d’expression «est important, il n’y a aucune censure par rapport à ça». Mais «cela doit se faire dans un cadre un tout petit peu pensé, réfléchi». «Montrer de manière brute des images obscènes à des enfants aussi jeunes, ça n’est pas très malin sur le plan pédagogique», a-t-il insisté.