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une dose de vaccin injectée à un ancien malade produit une réponse immunitaire aussi, voire plus, importante que deux doses administrées à une personne « naïve » vis-à-vis du virus.

La question était devenue récurrente : comment immuniser les Français déjà contaminés par le SARS-CoV-2 ? Alors que tous les vaccins jusqu’ici approuvés prévoient deux injections, de plus en plus de voix jugeaient ce protocole inadapté aux 107 millions de personnes dans le monde, dont 3,4 millions en France, ayant déjà développé des défenses contre l’infection. La plupart des pays lancés dans des campagnes vaccinales jugeaient les anciens malades « non prioritaires ». Mais sans préciser le futur schéma auquel ils seraient soumis. La Haute Autorité de santé (HAS) vient de trancher. Dans un avis au gouvernement rendu vendredi 12 février, portant sur les personnes « ayant un antécédent de Covid-19 », elle propose d’administrer une dose de produit trois à six mois après l’infection. Et de s’en tenir là.

Pour justifier sa position, la HAS s’appuie sur des travaux que lui a présenté la Société de pathologie infectieuse de langue française, ainsi que sur les données de pharmacovigilance enregistrées sur le vaccin Pfizer-BioNTech. Elle dispose en outre de quatre études publiées depuis le début de l’année 2021, en preprints, qui toutes vont dans le même sens. Trois d’entre elles ont été conduites aux Etats-Unis, la quatrième en Italie. Trois ont suivi des cohortes de personnels soignants, la dernière a analysé un panel d’échantillons sanguins prélevés au hasard. Toutes ont concentré leur analyse sur les vaccins à ARN messager de Pfizer-BioNTech et de Moderna, les plus largement déployés. Et toutes sont parvenues à la même conclusion : une dose de vaccin injectée à un ancien malade produit une réponse immunitaire aussi, voire plus, importante que deux doses administrées à une personne « naïve » vis-à-vis du virus.

Certes, souligne la HAS, ces études ont dû se contenter d’analyser les caractéristiques immunologiques des personnes vaccinées, notamment leurs anticorps – une information partielle. En effet, pour l’heure, les scientifiques n’ont toujours pas établi ce qu’ils nomment un « corrélat de protection », à savoir une indication sérologique précise prouvant l’existence d’une immunité. Ils ignorent donc la quantité exacte d’anticorps neutralisants – ceux qui éliminent le virus – nécessaires pour être protégé. 

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