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Il est mort à 36 ans, le 11 mai 1981, au lendemain de l’élection à la présidence de François Mitterrand. Son passage à Nantes, dix mois plus tôt, est resté dans la mémoire collective de la ville.

Sur scène, Bob Marley portait le maillot du FNC offert par Henri Michel

Les places du concert de ce mercredi 2 juillet 1980 se sont vendues en une matinée, se souvient le producteur nantais, Daniel Nedzela, qui fut le premier à organiser des concerts au parc des expositions de la Beaujoire. Un an plus tôt, Supertramp avait essuyé les plâtres de ce lieu qui verra défiler Status Quo, Police, ou AC/DC. «Ce sera la seule date de Bob Marley dans tout l’Ouest.

La veille, le groupe de musiciens jamaïcains dormait à l’hôtel Frantel, se rappelle Daniel Nedzela. Leur production m’avait alors demandé si l’on pouvait organiser le matin du concert un match de foot contre le FCN. Le journaliste de Presse Océan, Alain Garnier, s’est chargé d’organiser cette rencontre.

Le rendez-vous est calé le matin vers 9 h. «J’avais un peu peur qu’ils ne se lèvent pas à l’heure, alors j’étais venu une demi-heure en avance, raconte Daniel Nedzela. A l’accueil, quand je demande au directeur s’il peut réveiller les musiciens, il me dit vous rigolez, ça fait deux heures qu’ils s’entraînent sur le parking de l’hôtel, il y sont depuis 7 h du matin.

Dans le bus qui les mène au centre d’entraînement des Canaris, tout le monde fumait des gros pétos là-dedans et ils laissaient les fenêtres fermées car ils aimaient la clim, sourit le producteur nantais. Je me souviens du chauffeur, un type un peu costaud qui transpirait avec la fumée. Il a bien dû perdre trois litres de sueur ».

Sur la pelouse, les Wailers affrontent Henri Michel, «Gilles Rampillon, Amisse, Rio, Tusseau, Picot, Jean Vincent, mi-joueur, mi-arbitre​ », écrit alors Alain Garnier, le journaliste de Presse Océan. De l’autre, Bob Marley et les Wailers avec Jean-Marc Desrousseaux (le remplaçant de Bertrand-Demanes) dans les buts.

Ce fut un match difficile pour nous​, expliquait récemment Gilles Rampillon. Score final : 4 buts pour les Canaris et 3 pour Marley’s band. Avec deux buts du petit Bob, très applaudi avec ses tresses enserrées dans un bonnet de laine, comme s’il tenait à les garder au chaud », ​poursuit Alain Garnier. Henri Michel offre le maillot de l’équipe au rasta-man tandis que ce dernier distribue des disques.

«Sur scène, Bob Marley a joué avec le maillot du FCN, dit encore Daniel Nedzela. Ils étaient tous assez timides et gentils et ça fumait beaucoup.

J’avais quinze ans et j’étais en famille, confie le journaliste de Presse Océan Denis Bourdeau, l’un des 8 000 spectateurs. J’en garde un souvenir très ému, je me souviens de l’odeur parfumée. C’était mon premier grand concert, j’y pense toujours​. »

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