Le prince consort est mort. Philip d’Edimbourg, l’époux d’Elizabeth II, est décédé ce vendredi au château de Windsor. « C’est avec un profond chagrin que sa majesté la reine annonce la mort de son époux bien aimé le prince Philip, duc d’Edimbourg », selon un communiqué du palais de Buckingham, précisant que le prince Philip, qui avait été hospitalisé récemment, est mort « paisiblement ce (vendredi) matin au château de Windsor ».
Quelques minutes après l’annonce de son décès, le Premier ministre Boris Johnson a rendu un hommage appuyé au prince. « Il a conduit la famille royale tout au long de ces années aux côtés de la reine Elizabeth, a commenté le locataire du 10 downing street. C’était un environnementaliste. Avec son diplôme du duc d’Édimbourg, il a inspiré des milliers de jeunes britanniques. On se souviendra du duc pour tout ce qu’il a fait, notamment pour son soutien à la reine, en tant qu’époux et c’est à sa majesté et sa famille que toute la GB pense aujourd’hui. »
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Réputé pour son fort tempérament, ses gaffes mais aussi son dévouement sans faille à la couronne britannique, Philip est né à Corfou (Grèce) le 10 juin 1921, avec les titres de Prince de Grèce et du Danemark. À 18 mois, son oncle, roi de Grèce, est contraint d’abdiquer, et son père est banni du pays après la guerre gréco-turque. Avec ses parents et ses quatre sœurs, Philip fuit à bord d’un navire de l’armée britannique.
Record de longévité
Envoyé en Ecosse pour suivre sa scolarité, il fait ses classes à partir de 1939 dans l’armée britannique, au Royal Naval College de Dartmouth (sud de l’Angleterre). Il rencontre à cette époque pour la première fois la princesse Elizabeth. Leur union est célébrée le 20 novembre 1947. Ils ont eu quatre enfants (Charles, Anne, Andrew et Edward). Il a battu en 2009 le record de longévité des conjoints de monarques britanniques détenu par Charlotte, épouse de George III. Il avait pris sa retraite en août 2017, après avoir participé à plus de 22 000 engagements publics officiels depuis l’accession de son épouse au trône en 1952.
Le prince Philip avait été hospitalisé en février par mesure de « précaution » après s’être senti mal. Le palais de Buckingham avait précisé quelques jours plus tard que cette hospitalisation était due à une infection. Si son transfert pour ses problèmes cardiaques avait fait craindre une détérioration de son état de santé, ses proches s’étaient voulus rassurants. Le prince Charles lui avait rendu visite à l’hôpital.
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Noces de platine
L’hospitalisation du prince Philip était survenue dans une période de crise pour la famille royale, avec la diffusion le 7 mars aux Etats-Unis d’une interview explosive du prince Harry, petit-fils de la reine, et de sa femme Meghan Markle, près d’un an après leur retrait effectif de la monarchie et leur exil en Californie. Le couple a dénoncé le racisme de certains membres de la famille royale, tout en précisant qu’il ne s’agissait ni de la reine ni de son époux, et Meghan a avoué avoir eu des pensées suicidaires. Il avait déjà subi plusieurs hospitalisations depuis 2017, la dernière en date remontant à décembre 2019 pour « des problèmes de santé préexistants », mais jamais aussi longuement.
En janvier 2019, il avait eu un spectaculaire accident de voiture lorsque sa Land Rover avait percuté un autre véhicule en sortant d’une allée du domaine de Sandringham et s’était renversée. Indemne, il avait alors renoncé à conduire. Le prince Philip et Elizabeth II ont célébré en novembre 2017 leurs noces de platine au château de Windsor. Les cloches de l’abbaye de Westminster, où ils s’étaient mariés le 20 novembre 1947, ont sonné pendant plus de trois heures à cette occasion pour leur rendre hommage.