Le colonel Assimi Goïta a indiqué ce mardi 25 mai avoir déchargé de leurs prérogatives le président et le Premier ministre de transition. Ces derniers avaient été arrêtés la veille par les militaires, qui les accusent de tentative de « sabotage » de la transition.
Le colonel Assimi Goïta est le nouvel homme fort du pouvoir malien. Et la transition ne sera pas sans lui. Le président Bah Ndaw et au Premier ministre Moctar Ouane l’ont appris à leurs dépens.
Le colonel Assimi Goïta a annoncé mardi 25 mai les avoir déchargés de leurs prérogatives, en les accusant de tentative de « sabotage » de la transition.
Il a aussi indiqué, dans une déclaration lue à la télévision publique par un collaborateur en uniforme, que « le processus de transition suivra son cours normal et que les élections prévues se tiendront courant 2022 ».
Pas concerté pour le nouveau gouvernement
Le colonel Goïta, à la tête des putschistes qui avaient renversé le président élu Ibrahim Boubacar Keïta le 18 août 2020, reproche au président Bah Ndaw et au Premier ministre Moctar Ouane d’avoir formé un nouveau gouvernement sans se concerter au préalable avec lui, bien qu’il soit en charge de la défense et de la sécurité, domaines cruciaux dans le pays en pleine tourmente.
« Une telle démarche témoigne d’une volonté manifeste du président de la transition et du Premier ministre d’aller vers une violation de la charte de transition […], d’où une intention avérée de sabotage de la transition », a-t-il dit.
La charte, grandement rédigée par les colonels, est un texte référence de la transition censée ramener des civils au pouvoir.
Le colonel Goïta dit s’être vu « dans l’obligation d’agir » et de « placer hors de leurs prérogatives le président et le Premier ministre ainsi que toutes les personnes impliquées dans la situation ».