Le réveil a été brutal. Les cœurs alourdis par la mauvaise nouvelle de la disparition de Thione hier. En un temps records, les témoignages fusaient de partout. Thione n’est plus. Le leader de Raam-Daan repose désormais à Yoff mais demeure dans les cœurs. Il n’y a que l’artiste pour triompher de la mort….
Un Rossignol s’est tût. Un chantre versificateur hors pair casse sa plume laissant ainsi la musique sénégalaise orpheline de l’un de ses glorieux artistes. Thione a fait son temps, et avec la manière. L’homme se retirait petit à petit pour faire de la place à son fils Wally (Un héritage sûr qu’il laisse derrière lui), mais aussi la jeune génération. D’ailleurs avec cette dernière il avait un gigantesque projet. Beaucoup d’entre eux ont d’ailleurs, déjà enregistré leur chanson avec lui. Hélas ! On projette avec beaucoup d’espoir et seul Dieu est garant de l’aboutissement ou non. Papa Thione est parti, ce dimanche à l’âge de 66 ans laissant un si ambitieux projet. Un membre éminent de la grande lignée de griots, sort des rangs. Ce 14 mars 2021, une date qui met fin à une carrière de près de 40 ans. Il était hospitalisé à l’hôpital Fann de Dakar avec son épouse depuis le 12 mars. De la génération des ténors que sont entre autres, Youssou N’dour, Ismaël Lo, Baaba Maal, Thione a ‘’vendu’’ le Sénégal partout dans le monde. Comme en témoigne d’ailleurs le journaliste et ancien ministre de la Culture, Abdou Latif Coulibaly. « Il est l’une des icônes de la modernisation du folklore sénégalais et des grands musiciens griotiques de notre époque. Sa mort représente une perte immense pour notre pays et pour l’Afrique tout entière» dit-il. Thione était lead vocal du Ram-daan, l’orchestre avec lequel il a ramé toute sa carrière surfant ainsi sur les vagues du succès des scénes nationales et internationales. Raam-daan travaille aujourd’hui avec son héritier qui ne cesse de se hisser au somment ‘’ défiant’’ même les chanteurs de la génération de son pater. L’ambassadeur de la musique sénégalaise est peint comme un « homme vrai », qui ne « mâchait pas ses mots ». « Éternel incompris », tel qu’il se définissait lui-même, Thione Seck était un « émotif », un « sanguin » au « fort caractère », témoignent ses proches. À tel point qu’il a pu passer parfois passer pour un aigri pour reprendre nos confrères de jeuneafrique. Une thèse d’ailleurs conforté par le roi Mbalax. Youssou Ndour considère Thione comme un homme au grand cœur. « C’est lui qui m’a révélé au grand public à Daniel SOrano. A chaque fois qu’on était seul, il trouvait le temps de signifier son amour pour le jeune frère que j’étais » a témoigné Youssou Ndour sur la TFM.
Né en 1955 à Dakar, le beau père du Président directeur du groupe Dmédia ( Bougane a épousé sa fille ainé Moumy) est issu d’une famille de griots wolof (musiciens traditionnels). Son arrière-grand-père était chanteur à la cour de Lat Dior, célèbre damel (roi) du Cayor et résistant notoire à la colonisation française. Thione, comme la plupart des fils de chanteur, participe dès l’enfance aux cérémonies et aux fêtes traditionnelles comme chanteur et percussionniste. Puis, il devient membre du groupe dakarois ‘Star Band’. Étant percussionniste, il intègre le grand orchestre ‘Orchestra Baobab’. En 1984, le grand chanteur forme avec son cousin un duo appelé Raam Daan qui livre un premier album. Juin 1987, Thione Seck effectue avec le Raam Daan une première tournée européenne avec AKAN Productions (Félix Anagonou) et produit dans la foulée avec son tourneur l’album le pouvoir d’un coeur pur. À l’issue d’une deuxième tournée européenne en 1988, Thione Seck produit avec son tourneur Félix Anagonou l’album Dieulleul.. En 1996, le producteur sénégalais Ibrahima Sylla entreprend de le produire. Thione Seck sortira 3 albums sous le label Syllart. Dont l’album Orientissime qui fut acclamé par la presse, album-concept enregistré entre Dakar, Le Caire et Bombay. L’album enregistré dès 2003 fut une idée du producteur Ibrahima Sylla. Seul fausse note de la riche carrière de Thione Ballago seck, cette histoire de faux billets qui lui a valu un séjour carcéral. Inhumé à Yoff, la ville de Seydina Limamou Laye à qui il a rendu un vibrant hommage, Ses mélodies continueront de bercer les mélomanes pour rependre Coumba Gawlo Seck, Mokobé, Sidiki Diabaté Pape Diouf, Ismaela Lo, et qui encore…. Comme pour dire, l’artiste ne meurt jamais… Adieu l’artiste !!!