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Pfizer, Moderna et les autres n’économisent pas leur imagination pour y échapper.

Il ne s’agit certes encore que d’un point d’étape et d’une communication de nature plus financière que médicale. Mais le monde a poussé un bruyant soupir de soulagement le 9 novembre, lorsque Pfizer a annoncé que le vaccin contre le Covid-19 sur lequel elle travaille depuis des mois semblait efficace à 90%.

Rien n’est pourtant encore joué et les défis scientifiques puis logistiques à surmonter restent innombrables avant que des campagnes massives de vaccination ne puissent être organisées à travers le monde. L’une des questions majeures est d’ores et déjà la quantité de doses que Pfizer –ou ses concurrentes proches du Graal elles aussi– sera capable de produire.

Avec une capacité de production annoncée de 50 millions de fioles en 2020 et 1,3 milliard l’année suivante, le vaccin de Pfizer, qui nécessite deux shots, sera dans un premier temps plutôt rare.

Marché noir

Or, ce qui est rare est cher, d’autant plus cher lorsqu’il peut être question de vie ou de mort: cela fait naître quelques sombres idées chez les fripouilles, qui pourraient tenter de s’emparer de certains stocks pour les commercialiser sur un marché noir extrêmement lucratif.

Le Wall Street Journal s’est intéressé à la question. Les laboratoires, les autorités américaines et certains hôpitaux semblent conscients du risque, tout à fait réel –les subtilisations de matériel médical ont été monnaie courante au début de la pandémie, et des vols de vaccins se sont déjà produits lors de l’épidémie de H1N1 en 2009.

Le journal rapporte que Pfizer, comme ses principaux concurrents, planche sur des centres de stockage ultra-sécurisés ou sur la mise en place d’un suivi GPS étroit de ses stocks, ainsi que sur la multiplication de faux envois destinés à tromper d’éventuels criminel·les.

Cornell, qui fabrique des fioles en verre, les a dotées d’un système d’authentification par lumière noire pour éviter un autre risque, celui de la contrefaçon. Le gouvernement fédéral américain a annoncé mettre des Marshals à disposition des laboratoires pour protéger leur précieuse production.

Certains hôpitaux travaillent au renforcement de leur sécurité, installant des caméras de surveillance ou embauchant des vigiles. Ils prévoient parfois de traiter le vaccin contre le Covid-19 comme la loi fédérale l’exige des substances surveillées, ce qui implique qu’il soit placé derrière deux portes blindées et inventorié manuellement.

D’autres questions sont préoccupantes, notamment celle d’une possible pénurie des réfrigérateurs médicaux. Indispensables au stockage des vaccins, ceux-ci pourraient aussi devenir la cible de criminel·les, cyber cette fois: généralement reliés au réseau informatique, ils sont notoirement fragiles sur le plan sécuritaire.

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