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Jacob Zuma aurait bien pu se passer mardi (06.07) de cette nouvelle tentative d’éviter la prison.

Avant même l’audience de ce mardi, les principaux dirigeants de la police avaient fait savoir qu’ils n’arrêteraient pas l’ancien président tant qu’il n’aura pas épuisé ses recours contre la peine de 15 mois de prison.

La police devait pourtant arrêter Jacob Zuma au plus tard mercredi soir. Aujourd’hui, sa défense a plaidé l’annulation du mandat d’arrêt contre l’ancien président dont, disent-ils, « l’état de santé est incontestablement précaire ».

République bananière ?

Koffi Kouakou, chercheur à l’université de Johannesburg en Afrique du Sud constate une justice de plus en plus politisée.

« Il y a beaucoup qui disent qu’on est maintenant dans une République bananière parce que la décision de la Cour constitutionnelle est maintenant politisée. En partie, ils ont raison. Si c’était une autre personne, on ne serait pas là. Donc, on est arrivé à une croisée des chemins, à la fois judiciaire et politique, qui met l’Afrique du Sud dans un moment très inconfortable », explique le chercheur.

L’analyste cite aussi un rapport de la justice sud-africaine d’il y a quelques années, un rapport qui pointait déjà du doigt un manque d’équité dans l’accès à la justice.

Rendre le pays ingouvernable

Il y a quelques jours, Jacob Zuma avait déjà refusé de se constituer prisonnier devant des centaines de ses partisans réunis devant sa résidence. Certains avaient juré de rendre le pays ingouvernable si Zuma allait en prison.

Le parti au pouvoir, l’ANC, a fait savoir qu’il s’en remettait à la justice. « Les intérêts d’un individu ne doivent pas prévaloir sur ceux de la démocratie ou de la nation », a indiqué la secrétaire générale du parti.

De son côté, l’analyste Koffi Kouakou entrevoit une implosion de l’ANC. Il indique que « La réputation de l’ANC aujourd’hui est vraiment sur la place publique. Il y a beaucoup de gens qui ne lui font pas confiance. Il y a une division extraordinaire à l’intérieur de l’ANC. Avec le jugement qui vient d’être donné sur Zuma, si l’ancien président va en prison, c’est sûr que l’ANC va subir une division encore plus profonde que jamais ».

La Cour constitutionnelle va siéger lundi prochain sur la demande de réexamen de Jacob Zuma. L’ancien président, bientôt 80 ans, a été condamné pour outrage après avoir refusé plusieurs fois de témoigner dans des enquêtes pour corruption d’Etat.

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