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Le gouvernement congolais veut organiser le recensement général de la population en prévision des prochaines élections de 2023. Le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde a réuni, lundi 5 juillet 2021 à Kinshasa, différents ministres pour relancer l’organisation du recensement. Le dernier recensement date de 1984. L’opposition voit dans l’organisation de cette couteuse opération une manœuvre pour retarder la tenue des scrutins.

Tout le monde attend depuis plus de 37 ans de connaître le nombre exact d’habitants en République démocratique du Congo. Un flou démographique auquel le Premier ministre veut mettre fin.

Il a convié les ministres concernés avec un objectif précis, selon Daniel Aselo, le vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur et de la Sécurité. « Échanger pour la toute première fois depuis que nous sommes là sur le processus du recensement ou de l’identification de la population congolaise. Tout le monde le sait, d’ici 2023 le pays devra organiser les élections, c’est pour cette raison très principalement que son excellence monsieur le Premier ministre a bien voulu nous inviter pour qu’ensemble et de manière à nous permettre de voir ce que nous devons commencer à faire », explique Daniel Aselo.

Une commission interministérielle a été mise en place pour élaborer une feuille de route à soumettre au chef du gouvernement dans dix jours.

En attendant, l’ancien Premier ministre Adolphe Muzito aujourd’hui coordonnateur de la plateforme d’opposition Lamuka, est sceptique comme en 2015. « Ils veulent utiliser le recensement comme alibi pour faire le glissement. Nous sommes pour le recensement, mais la question est de savoir en combien de temps et avec quels moyens budgétaires. Il est impossible aujourd’hui en termes de temps et de moyens d’organiser le recensement en respectant les délais constitutionnels. La tentative pour le Premier ministre de vouloir préalablement organiser le recensement avant les élections, ça signifie une manœuvre pour frauder, faire un glissement. La résistance ne va pas permettre cela, le peuple moins encore », prévient Adolphe Muzito.

À plusieurs reprises, le processus a fait face aux querelles politiques et au sous-financement chronique dans le pays.

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