Un djihadiste faisant partie du groupe de 200 prisonniers libérés en octobre par le pouvoir malien a été arrêté lundi dans le sud de l’Algérie. « Les services spécialisés du ministère de la Défense nationale ont appréhendé le terroriste El Hocine Ould Amar Ould Maghnia, dit « Maïs » », annonce le ministère.
Le communiqué précise que la capture a eu lieu à Timiaouine, près de Tamanrasset. « Le criminel, âgé de 32 ans, a été arrêté après un minutieux suivi de ses mouvements douteux, dès son entrée en territoire national », ajoute le ministère.
Alger affirme que le djihadiste capturé fait partie de « ceux qui ont bénéficié de l’accord ayant abouti, après des négociations conduites par des parties étrangères, à la libération par les autorités maliennes de plus de 200 terroristes ». Cette opération, en octobre, avait permis la libération de plusieurs otages des djihadistes, dont la Française Sophie Pétronin.
Alger fustige le versement d’une rançon
Une fois encore, le ministère algérien de la Défense déplore « le versement d’une importante rançon au profit des groupes terroristes, en échange de la libération de trois otages », et fustige des « pratiques douteuses, contraires aux résolutions onusiennes incriminant le versement de rançons aux groupes terroristes ».
Fin octobre, lors de la capture à Tlemcen, au nord-ouest de l’Algérie, d’un premier djihadiste libéré par le Mali, les autorités algériennes avaient déjà critiqué des « pratiques inadmissibles […] entravant les efforts de lutte contre le terrorisme et […] ses sources de financement ».
La libération des 200 prisonniers contre les otages, négociée par le pouvoir malien avec un groupe djihadiste combattu depuis des années par la France, a laissé un goût amer au sein de l’armée française, qui a perdu plusieurs hommes dans ce combat.
Paris a déployé plus de 5.000 hommes au Sahel, notamment au Mali, dans le cadre de cette lutte antidjihadiste. Les troupes de la forces Barkhane ont neutralisé ces derniers jours une trentaine de djihadistes au Mali. Deux précédentes opérations avaient déjà permis début novembre de neutraliser en tout une soixantaine de combattants liés à Al-Qaïda.
Chef de file de la médiation internationale au Mali, l’Algérie veut ressusciter l’accord de paix de 2015 entre Bamako, les groupes armés pro gouvernementaux et l’ex-rébellion indépendantiste à dominante touareg du nord du pays, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA).