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Depuis lundi 9 novembre, une douzaine de personnes au moins ont été tuées et des dizaines d’autres blessées dans plusieurs localités du centre-est de la Côte d’Ivoire. Plus d’une cinquantaine de personnes ont perdu la vie depuis début août dans des violences politiques qui, de plus en plus, prennent un tour communautaire.
Ce mardi, à Mbatto, dans le Moronou, les habitants sont pour la plupart restés terrés chez eux, espérant que les tirs de fusils de chasse se calment. La veille, la ville s’est embrasée. Une manifestation contre le troisième mandat d’Alassane Ouattara a dégénéré en affrontements entre communautés agni et malinké. Ces affrontements, inédits dans cette ville de quelque 30 000 âmes, ont fait au moins trois morts et 26 blessés, dont plusieurs grièvement.
À ce bilan provisoire s’ajoute celui de Daoukro. Le fief d’Henri Konan Bédié était encore traversé ce mardi par les violentes convulsions de la veille. « Il y a des barricades partout. Il n’y a pas de vie. C’est une ville morte », raconte un témoin. Les forces de gendarmerie et de police tentent tant bien que mal d’empêcher l’embrasement que la ville a connu lundi. Selon la préfecture, au moins six personnes ont été tuées hier à Daoukro. Parmi elles, une a été décapitée et une autre brûlée. Des dizaines de blessés sont également à déplorer.
Lundi encore, la localité d’Elibou, au nord-ouest d’Abidjan, a connu des violences qui ont fait trois morts. Des manifestations et des tensions ont également été rapportées à Yamoussoukro, sans qu’aucun mort ne soit toutefois signalé.
Exode
Ces tensions démarrent souvent par des manifestations qui virent à l’affrontement communautaire entre autochtones et allogènes. Ces violences ont commencé début août après l’annonce de la candidature du président Alassane Ouattara à un troisième mandat, et ont connu un regain dans certaines régions de l’intérieur du pays avec l’élection du 31 octobre.
Signe de l’inquiétude croissante des populations, ces violences politiques et communautaires ont provoqué l’exode de 8 000 Ivoiriens, selon le Haut Commissariat de l’ONU pour les réfugiés, contre 3 200 il y a une semaine. Toujours selon le HCR, ils seraient 7 500 au Liberia et 500 au Ghana, en Guinée et même au Togo.
Lundi, la Haute Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, exhortait toutes les parties à « modérer la rhétorique haineuse et à s’efforcer de trouver des solutions communes, dans le plein respect de l’État de droit et des droits de l’homme, par le biais d’un dialogue inclusif et constructif ».
Les personnes arrivent avec quasiment rien, dans l’espoir de repartir. Ce qui veut dire qu’il n’y a pas suffisamment de nourriture, ils n’ont pas assez d’argent. Et en plus les réfugiés sont accueillis par des populations locales qui elles-mêmes sont démunies.

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