Car le gouvernement de Bakou a dépensé près de 25 milliards de dollars ces dix dernières années pour moderniser son équipement militaire et mettre à niveau ses compétences, notamment par l’entraînement de ses forces spéciales avec l’aide de la Turquie et l’achat de drones israéliens. Cet investissement massif s’est révélé décisif pendant le conflit.
Gigantesque chantier de reconstruction
La reprise de Füzuli signifie-t-elle pour autant que les populations chassées par l’Arménie dans les années 1990 vont se réinstaller sur place ? C’est le discours officiel martelé par Ilham Aliyev, le président de la République d’Azerbaïdjan. Et c’est aussi ce que nous ont affirmé plusieurs personnes rencontrées à l’entrée de la ville de Füzuli, qui a donné son nom au district. Ces Azerbaïdjanais habitaient ici jusqu’à l’arrivée des forces arméniennes en 1993. Pour la première fois ce matin, ils ont été autorisés à revenir sur les lieux de leur ancien domicile après 30 ans d’occupation arménienne.
Nous les avons rencontrés sous l’égide de l’armée d’Azerbaïdjan. Leur témoignage est donc à prendre avec précaution. Mais leur émotion semble sincère. Alors même qu’ils sont âgés de plus de 60 ans, ils disent tous rêver de revenir au plus vite et certifient que cela sera possible d’ici un à deux ans. Vu l’état des lieux, c’est impensable à si court terme, car si vraiment l’Azerbaïdjan veut réinstaller des milliers d’habitants à Füzuli, il lui faudra déminer, reconstruire les murs et les infrastructures, créer de l’emploi et de l’activité économique. Un chantier gigantesque qui, d’après certains observateurs, pourrait durer une décennie.