Les relations entre la nouvelle administration américaine et la Turquie, d’emblée tendues, risquent de prendre un nouveau coup. Washington a dénoncé mardi 18 mai les propos du président turc Recep Tayyip Erdogan jugés « antisémites » et appelé à éviter des « remarques incendiaires qui pourraient inciter à encore plus de violence » au Proche-Orient, selon un porte-parole de la diplomatie américaine. « Les États-Unis condamnent fermement les récents propos antisémites du président Ergodan à l’égard du peuple juif », a écrit Ned Price, du département d’État, dans un communiqué.
Le président turc, qui s’est érigé en défenseur de la cause palestinienne, avait critiqué lundi Israël pour ses frappes dans la bande de Gaza, dénonçant dans une violente tirade des « meurtriers » qui « tuent des enfants âgés de cinq ou six ans ». « Il n’y a que sucer le sang qui les assouvit », avait-il estimé.
Les hostilités à Gaza ont éclaté le 10 mai avec un barrage de roquettes tirées par le mouvement palestinien Hamas sur Israël après que des centaines de manifestants palestiniens ont été blessés dans des heurts avec la police israélienne à Jérusalem-Est occupée. À l’origine des manifestations, la menace d’expulsion forcée de familles palestiniennes au profit de colons israéliens. Depuis le début de ces hostilités le 10 mai, 200 personnes ont été tuées dans la bande de Gaza, dont au moins 59 enfants, et plus de 1 300 personnes ont été blessées.
Une rencontre entre Erdogan et Biden le mois prochain
Recep Tayyip Erdogan n’avait pas non plus épargné lundi son homologue américain Joe Biden, à qui il avait lancé : « Vous écrivez l’Histoire avec des mains ensanglantées. » Face aux violents affrontements entre le Hamas et Israël, Joe Biden a maintenu le soutien traditionnel des États-Unis au droit de l’État hébreu « à se défendre ». Les deux dirigeants doivent se rencontrer en marge d’un sommet de l’Otan à Bruxelles le mois prochain.
Selon des sources diplomatiques, le Conseil de sécurité de l’ONU est bloqué depuis huit jours par Washington sur l’adoption d’une simple déclaration sur le conflit.