Le couvert forestier ivoirien est estimé à 2,97 millions d’hectares, soit 9,2% du territoire national, selon un inventaire forestier et faunique national (IFFN) rendu public mardi. Les résultats de cet inventaire, présentés mardi à l’issue d’un atelier à Abidjan en présence du ministre des Eaux et forêts, Alain Richard Donwahi, indiquent que seulement 13,3% des forêts classées et 32,2% des aires protégées contiennent encore une couverture forestière.
Au cours de ces 60 dernières années, c’est 90% de la surface de la forêt ivoirienne qui a disparu, faisant de la Côte d’Ivoire un des pays de l’Afrique dont le taux annuel de déforestation est le plus élevé. L’inventaire mentionne qu’ à ce rythme de déforestation, il restera moins de 2 millions d’hectares de forêts en 2035 en Côte d’Ivoire et plus de forêts dans sa partie Sud, hormis les aires protégées. Concernant le volet faunique, les résultats sont aussi préoccupants. Selon le texte, 120 espèces ciblées ont été recensées lors des inventaires, mais trois espèces seulement totalisent plus de 40% des observations, notamment le lièvre, le guib harnaché et l’aulacode.
Confrontés au braconnage et à la destruction progressive, les grands mammifères ont quasiment disparu, du fait des conflits de l’homme avec la faune, de plus en plus fréquents. En outre, 34 espèces ont rejoint la liste rouge. Cinq espèces sont en danger critique d’extinction, notamment le crocodile à nuque cuirassée, la panthère, le cercopithèque Diane, le colobe magistrat et le chimpanzé, tandis que neuf espèces sont menacées d’extinction. L’Etat de Côte d’Ivoire envisage de mettre en place, selon les recommandations, une structure autonome et indépendante chargée d’assurer un suivi permanent des forêts et de la faune pour préserver le patrimoine forestier.
Aujourd’hui, l’Etat s’est engagé à réduire sa production de gaz à effet de serre et à maintenir un couvert forestier de 20% au moins du territoire national. Le dernier inventaire forestier de la Côte d’Ivoire a eu lieu en 1978 sur sa partie méridionale. Depuis, le pays cherche à trouver un compromis durable entre les productions forestières, agricoles et la restauration des services écosystémiques.