Dans sa petite entreprise, Abidin fait ses comptes. Il a vendu des t-shirts à 5 candidats. « Il y en a certains qui en ont pris plus de 3000, d’autres ont pris 2000, d’autres que 500 ou 200. Sur chaque t-shirt, notre marge à nous était de 200-300 francs, ça fait un peu avancer le business et ça nous permet de tisser des relations. »
Sagado Nacanabo, secrétaire exécutif du REN-LAC, le Réseau national de lutte anti-corruption, regrette que les candidats ne respectent pas l’esprit de la loi. « Cette loi voulait que ces élections se fassent sans achat de conscience et en faisant ainsi, on voit qu’ils cherchent coûte que coûte à faire des achats de conscience et ça, c’est dommage. Nous, ce que nous demandons aux électeurs, c’est de faire fi de toute cette débauche d’argent et de voter selon leur intime conviction. »
Si certains candidats reconnaissent avoir eu recours à ces pratiques, d’autres assurent que ce sont leurs partisans qui choisissent de s’habiller aux couleurs du parti et que c’est bien leur droit.