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A Ndioug Serere, un village situé dans la commune de Sandiara, les histoires de « deum » (anthropophages) demeurent encore une réalité dans les esprits des populations. Ainsi, lorsque la sage-femme M. Sarr est tombée malade, les villageois ont vite organisé un tribunal populaire pour donner les causes et citer les responsables de sa maladie.
Sept villages environnants ont été convoqués chez le sage D. Séne. Après une science de voyance occulte, le vieux a assuré que si M. Sarr est malade, c’est à cause de N. Diouf. Et qu’elle a envoyé K. Faye et D. Séne manger son âme.
Devant tout le monde, B. Séne, le fils de D. Séne, a été mandaté de dire devant l’assistance que K. Faye et D. Séne tentent de manger M. Sarr sous l’ordre de N. Diouf.


Humiliées, maltraitées, selon leur avocat, elles ont été persécutées et mises au ban de la société. Pour laver leur honneur, elles déposent une plainte contre B. Séne, qui est ainsi poursuivi pour mise en danger de la vie d’autrui, violences et voies de faites sur les trois femmes.


A la barre du tribunal, le prévenu s’est défendu en disant : « Je n’étais que le porte-parole et j’ai dit ce que les vieux du village avaient vu, qui est que ces trois femmes tentaient de manger l’âme de M. Sarr. Depuis ce jour là, M. Sarr se porte bien ».K. Faye, D. Séne et N. Diouf ont soutenu les mêmes propos que le prévenu. 
Le président de séance lui fait savoir qu’avec ces propos, il n’avait pas seulement terni l’image de ces trois femmes. 
« Tu as jeté l’opprobre et le discrédit sur toute ta communauté. Tu dois nous montrer comment elles ont fait pour rendre malade M. Sarr jusqu’à vouloir la tuer », lui demande le juge.
A la suite du juge, le Procureur affirme : « Jusqu’au moment où tu parles, tu penses que c’est elles qui ont rendu malade M. Sarr ».


Le prévenu de rétorquer avec cran : « Effectivement, c’est elles qui voulaient manger l’âme de M. Sarr. C’est ce qui est sortie de la voyance des sages ». Le maître des poursuites ne manque pas de faire savoir au prévenu que les temps avaient changé. Et qu’il avais mis en danger les vies des trois plaignantes. Parce que la famille de M. Sarr pouvait les tuer.
Le juge n’a pas manqué de lui demander s’il avait des liens de parenté avec K. Faye.Le prévenu répond que « Oui ». 
Le juge lui demande alors si lui aussi pouvait faire la même chose que K. Faye puisqu’ils sont parents.
La réponse de Bougane a tétanisé plus d’un : « Oui, si nous étions d’accord, Oui ».Me Abdou Kane estime que l’acte de B. Séne est répréhensible. 


« C’est une atteinte à l’honorabilité, à l’image de trois personnes. J’ai comme l’impression qu’il ne mesure pas la gravité des actes qu’il a posés. Elles ne pouvaient pas laisser impunie cette accusation », dit l’avocat.
Il a demandé la somme de 3 millions de francs à titres de dommages et intérêts.Ils seront fixés le 18 novembre prochain

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