
Le jeune sénégalais Dudu Fai, confié par son père aux passeurs et à qui il avait promis un club en Italie, a été tué lors de son passage secret en Europe. L’affaire provoque un tollé au Sénégal.
Il était surnommé «Dodo» et avec ce petit il restera. Il avait 14 ans et comme beaucoup d’enfants de son âge, il rêvait de devenir footballeur professionnel. Il a prêté serment en un soir lorsqu’il s’est couché pour rejoindre un grand club européen et faire une belle carrière. Il voulait devenir riche et célèbre pour avoir aidé sa famille. Ce rêve d’enfant perdu ne se réalisera jamais.
Dodo Fai était originaire de Mbour, à 80 kilomètres au sud de Dakar, un jeune footballeur sénégalais. Elève de troisième année, il résidait déjà dans un centre de formation à Saly, une station balnéaire proche de la capitale. Cet institut a ouvert ses portes en 2003 sous la houlette de Jimmy Adjovi Boko, Bernard Lama et Patrick Vieira pour former les meilleures pépites sénégalaises, l’avenir des « Teranga Lions ». Mais son père a vu les choses différemment: pour lui, Sally était très jeune. Paris, Milan et Londres: Ceci, dit-il, convient à sa petite merveille de trois pommes de hauteur.
On lui a dit que son fils avait un avenir en Europe. Les recrues lui ont promis que Dodo deviendrait le plus grand joueur de sa génération. Mamadou écouta Min Fei. Pire encore, il estime que ces médiums peu scrupuleux qui lui ont dit qu’un club professionnel, peut-être en Italie selon les premiers éléments de l’enquête, attendaient son fils sur un tapis de roses.
Sa mère ne pouvait pas lui dire au revoir
Dans un pays au bord de l’effondrement, dévasté par la crise économique et la désertion des touristes depuis la crise du Covid-19, gagner de l’argent par tous les moyens est une aubaine. Même si parfois ce bénéfice soudain est son fils …
Fin octobre, le père de Dodo a versé 250 000 francs CFA (environ 380 euros) à des passeurs pour emmener son enfant par bateau en Espagne pendant la nuit avec une escale aux îles Canaries. Ici, il a accusé d’autres exploiteurs de misère de le faire passer en France ou en Italie, vers El Dorado.
Son épouse n’était pas au courant de cet acte criminel. Elle ne pouvait pas dire au revoir à son fils. Dodo a commencé seul et dans la peur avec d’autres migrants empilés les uns sur les autres sur un canoë pour rejoindre l’Espagne sur l’océan Atlantique via la côte ouest africaine. Un voyage terrible et dangereux que des milliers de Sénégalais et d’Africains ont entrepris il y a plusieurs semaines dans l’espoir d’un avenir meilleur.