En Somalie, la chambre basse du Parlement a voté ce lundi 12 avril la prolongation de deux ans du mandat du président sortant, Mohamed Abdullahi Mohamed, dit « Farmajo ». Ce vote entend débloquer la crise politique dans laquelle le pays est entré le 8 février dernier, quand le mandat du président avait exexé et que l’élection présidentielle n’a pas pu se tenir. Depuis, les négociations avec l’opposition qui ne reconnaissait plus sa légitimité, n’ont rien donné.
En milieu d’après-midi, à mains levées, les députés de la chambre basse du Parlement somalien ont adopté au terme d’un court débat la résolution introduite par sa présidence, par 149 voix pour, 3 contre et une abstention. Cette résolution donne deux ans à la commission électorale pour organisateur un scrutin présidentiel au suffrage universel et prolonge le mandat des autorités fédérales jusqu’à ce terme.
C’est une façon de s’sortir de l’impasse dans laquelle engagés les acteurs politiques depuis deux mois. La présidence a choisi de renverser la table, car le vote de ce lundi rend de fait caduc l’accord-cadre de septembre dernier, signé entre elle et l’opposition, et toute nouvelle négociation sur le sujet. Ce vote contre le vœu des partenaires internationaux de la Somalie qui ont continuellement appelé au dialogue, mais aussi prévenu qu’ils n’acceptaient pas de prolongation du mandat présidentiel.
Plusieurs figures de l’opposition ont dénoncé un « coup de force ». La chambre haute du Parlement a même déclaré la résolution de la chambre basse « inconstitutionnelle » puisqu’elle ne bénéfice pas aussi de son aval. Le président Farmajo a quant à lui salué « le retour de la voie démocratique » et promis de mettre tout en œuvre pour organisateur une élection au plus vite.