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La violence contre les femmes et les filles constitue aujourd’hui l’un des défis les plus répandus en matière de droits humains dans le monde. Ce qui crée un frein à contribuer à l’élaboration des politiques et des programmes de santé. Sur ce, une rencontre de dialogue, collaboration et plateformes est organisée hier à Abidjan pour unir les voix EssentiElles afin d’établir des stratégies.

Une femme sur trois est victime d’une forme de violence physique ou sexuelle au cours de sa vie. Une situation qui inquiète de plus en plus au point qu’une rencontre sur ‘’l’importance des plateformes, des espaces de dialogue et de la représentation dans le cadre de la lutte contre les violences basées sur le genre et pour l’atteinte de l’égalité Femme-Homme’’ est organisée hier dans le cadre de l’initiative Voix EssentiELLES à Abidjan. Les partenariats public-privé, la collaboration multisectorielle, l’estime de soi, les violences basées sur le genre, l’intersection entre le genre et la santé publique et la masculinité positive, autant de sujets qui sont abordés au cours de la rencontre. Selon le Directeur Général de la Santé de Côte d’Ivoire qui a présidé la cérémonie inaugurale, il faut prendre en compte la question du genre. ‘’Nous savons que si nous voulons mettre un terme aux maladies et fléaux qui affectent nos communautés et nos économies. Il est essentiel que les politiques visant à lutter contre les problèmes de santé prennent en compte efficacement la problématique genre en y intégrant l’expérience, et le vécu des femmes et des filles’’, déclare le Professeur Mamadou Samba. Pour l’Ambassadeur du Canada en Côte d’Ivoire, son Excellence Anderson Blanc, son pays, par le biais de sa politique d’aide internationale féministe, est profondément engagé dans la promotion de l’égalité des sexes et soutient activement l’autonomisation des femmes et des filles. ‘’À ce titre, nous appuyons l’initiative Voix EssentiELLES, car le Canada croit fermement que les femmes et les filles doivent être placées au cœur des processus décisionnels, en les encourageant notamment à contribuer à l’élaboration des politiques et des programmes de santé. Les femmes ont droit à la parole. Entendons leur voix. Pour elles, pour le développement inclusif et la prospérité de leurs communautés’’, défend-t-il.

En effet, la violence contre les femmes et les filles est enracinée dans l’inégalité du genre, la discrimination et les normes culturelles et sociales néfastes qui mettent l’accent sur la supériorité des hommes sur les femmes. Mais aussi qui normalisent la violence à l’égard des femmes et permettent aux auteurs d’agir en toute impunité. ‘’Voix EssentiELLES incarne notre engagement à amplifier les voix des femmes et des filles dans les espaces décisionnels. Leur leadership est essentiel pour façonner des politiques de santé inclusives et équitables’’ souligne la Directrice exécutive de Speak Up Africa, Yacine Djibo. Sur la même veine, Amanda Savadogo, membre du CCM (Country Coordination Mechanism) du Burkina Faso soutient que ‘’les femmes, au cœur de leurs communautés, doivent être intégrées dans les espaces décisionnels, car elles sont plus à même de parler des problématiques de terrain’’. Par ailleurs, la Conseillère régionale en santé mondiale à l’Ambassade de France en C’ôte d’Ivoire, a réaffirmé l’engagement du pays pour la santé globale mais aussi la santé des femmes. ‘’ Le soutien aux femmes africaines est fondamental pour construire des communautés résilientes et promouvoir l’égalité de genre. Nous devons prendre conscience de nos réalités et nos responsabilités’’, recommande Emmanuelle Espié. Avant de rappeler que lors de la précédente Conférence de reconstitution des ressources en septembre 2022, la France a promis 1,596 milliard d’euros, soit une augmentation de 23 % par rapport à sa contribution précédente. ‘’Cet engagement témoigne de l’engagement fort du pays à positionner la santé mondiale comme une priorité de la politique de développement française. Ce qui se reflète également dans sa récente stratégie mondiale de santé pour ‪2023-2027‬’’, fait-elle savoir.

Le Président fondateur du Réseau des Hommes Engagés pour l’Égalité de Genre, par ailleurs sociologue, Ghislain Coulibaly a souligné la masculinité positive comme alternative pour réduire les violences basées sur le genre en Afrique. Pour l’activiste, présidente de l’organisation Femmes en Action, il faut être prêtes et prêts à relever les défis et à inspirer le changement à travers l’Afrique. ‘’Les violences basées sur le genre sont un fléau pour nous toutes et tous. N’ayons pas peur de dire la vérité. La honte doit changer de camp’’, conseille Irad Gbazal. Les acteurs soutiennent que lorsque les femmes et les filles sont habilitées et soutenues pour jouer un rôle dans le processus de prise de décision, des politiques et des programmes de santé efficaces peuvent être élaborés et mis en œuvre. Sur ce, Voix EssentiELLES vise à renforcer le leadership féminin et à soutenir les femmes et les filles dans leur diversité, en investissant dans les capacités des organisations de base pour améliorer la santé et l’égalité. Mise en œuvre par Speak Up Africa et cofinancée par le Fonds mondial et la Fondation CHANEL, l’initiative, lancée en 2021, regroupe à date 39 organisations à base communautaire en Côte d’Ivoire, au Sénégal et au Burkina Faso.

VIVIANE DIATTA

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