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En République Démocratique du Congo, un hôpital de la zone de santé de Boga, dans la province de l’Ituri, a été incendié par un groupe armé lundi 7 juin. La province de l’Ituri est placée en état de siège depuis plus d’un mois. 

Selon l’armée, l’attaque est le fait des ADF (Forces démocratiques alliées ougandaises). Le bilan humain est lourd, cinquante victimes civiles selon des rapports, et l’hôpital, dont dépendaient environ 90.000 personnes, est désormais inutilisable, selon Frédérick Lai Manantsoa, chef de mission Médecin Sans Frontière à Boga, joint au téléphone par Énola Richet du service Afrique.

Cette attaque a été « d’une violence assez forte, jamais vue par le passé », nous explique le chef de mission de MSF. Outre les pertes humaines, elle a provoqué de nombreux dégâts. « Une partie de l’hôpital a été brûlée, une partie a été saccagée et tous nos stocks de médicaments ont été volés. » 


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La zone de santé de Boga est constituée de dix aires de santé dont huit ne son plus opérationnelles, regrette le responsable de MSF. « Le plus important, c’est la protection des structures sanitaires, de leur personnel et de leurs patients… l’hôpital est une structure neutre qui doit être un havre de paix pour les patients qui ne doivent pas être dans la peur pour y accéder ».

Certains blessés ont été transférés à l’hôpital de la ville voisine de Gety.

Etat de siège en Ituri

Cette attaque s’inscrit dans un contexte de violence grandissante en Ituri. A Boga toujours et dans le village voisin de Banyali Tchabi, dans le territoire d’Irumu, cinquante civils -dont des femmes et des enfants- ont été tués fin mai. Des attaques toujours attribuées par les autorités aux rebelles ougandais de l’ADF. Les régions de l’Ituri et du Nord-Kivu ont été déclarées en état de siège par le président Tshishekedi il y a un mois.

Les ADF, à l’origine des rebelles musulmans ougandais, ont fait souche depuis plus de 25 ans dans l’Est de la RDC. Ils sont accusés d’avoir massacré des centaines de civils depuis le lancement d’opérations militaires contre leurs bases autour de Beni en novembre 2019 et en mars dernier les Etats-Unis les ont placés parmi les « groupes terroristes » affiliés au groupe Etat islamique (EI).

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