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Emmanuel Macron va tenter ce mercredi de donner un nouvel élan aux efforts de la France pour venir en aide au Liban via une conférence internationale de donateurs mais les divisions persistantes au sein de la classe politique libanaise limitent les espoirs de véritable percée.

Quatre mois après la puissante explosion dans le port de Beyrouth qui a fait plus de 200 morts et dévasté une partie de la capitale libanaise, le Liban n’a guère progressé vers la formation d’un gouvernement jugé suffisamment crédible par la communauté internationale, France et Etats-Unis en tête, pour permettre le déblocage d’une aide permettant au pays d’entrevoir une sortie de crise.

« Il y aura beaucoup de messages de fermeté sur la gravité de la crise et sur le fait que le Liban ne peut pas s’épargner de prendre les mesures pour se réformer », a dit une source diplomatique de cette conférence. « Mais ce sera léger en termes de véritables engagements. »

Coprésidée par le président français et le secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres, cette visioconférence accueillera des chefs d’Etat, des organisations internationales, des bailleurs de fonds multilatéraux, des organisations non gouvernementales et des représentants de la société civile libanaise.

DATES BUTOIRS NON RESPECTÉES

Emmanuel Macron s’est personnellement investi pour tenter de trouver une issue à la crise.

Il s’est rendu à deux reprises à Beyrouth depuis l’explosion du 4 août pour mettre la pression sur la classe politique libanaise, jugée incompétente, corrompue et soumise aux intérêts de clans inamovibles par une grande partie de la population, mais les dates butoir qu’il avait fixées pour la formation d’un gouvernement sont passées sans que ses demandes soient respectées.

Cette conférence de mercredi est ainsi présentée comme une réunion de « soutien à la population libanaise ».

Le président de la République doit retourner au Liban aux alentours du 20 décembre pour une visite aux troupes françaises de la mission de la paix de l’Onu sur place, a-t-on appris auprès de diplomates.

Face à l’enlisement de la situation politique libanaise, Emmanuel Macron a choisi d’agir par le biais de cette conférence.

Les responsables occidentaux ont toutefois prévenu qu’il n’y aurait pas d’aide versée au Liban sans réformes et qu’une telle aide serait uniquement destinée à financer le redressement du pays. Une précédente conférence en août avait permis de recueillir pour près de 253 millions d’euros de promesses de financement.

Un fonds géré par la Banque mondiale doit être créé dans les semaines à venir pour diriger l’aide humanitaire via les agences de l’Onu et des ONG.

« Quand il n’y a pas de plan B, la France organise toujours une conférence », a dit un diplomate occidental, selon lequel la situation au Liban ne devrait guère évoluer avant l’installation d’une nouvelle administration aux Etats-Unis après la victoire de Joe Biden à l’élection présidentielle du 3 novembre.

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